LE SANS NOM : méditation
Habitant désormais dans le creux du sans-nom,
Ou comme Pyrrhon aux abords sulfureux de la faille qui ouvre le domaine d’Hadès,
Je m’interroge : pourquoi tant d’efforts, pourquoi la quête ?
Si ma pensée s’affole, le cœur est inébranlable, ferme et droit :
Il n’y a rien à chercher
Il n’y a rien à trouver
Tout au plus trouve-t-on qu’il n’est rien à trouver.
C’est la sérénité de qui a fait le tour de la boucle, qui sait
Qu’il ne reviendra pas, mais qui sait que la boucle toujours à nouveau va tourner pour les dieux et les hommes,
Que tout meurt, commence et recommence.
Mais pour lui, le vieux sage, cette boucle s’arrête,
Nature l’a jeté dans la vie, nature le reprend
Dissolvant ce qu’il fut dans la terre et le feu ;
Ainsi, sans être, sans apparence, et sans forme et sans corps,
Il voyage à jamais dans le flux éternel.