COMME FEUILLES... du mouvement et du temps
Dans le trou il y a le sexe, qui ne remplit pas le trou, qui l'exalte.
Le trou c'est le vide dans la structure, c'est par lui que se font les échanges. Le sexe est un opérateur.
Le mouvement est éternel : ça entre et ça sort, sans début et sans fin.
Rien ne commence, rien ne s'arrête, tout continue. La mort de l'un est la naissance de l'autre, à l'infini.
Quelques-uns s'imaginent l'éternel retour du même. C'est une erreur de perception : le même se sépare de soi pour engendrer l'autre, qui ne revient jamais au même.
Toujours autre à moi-même j'oublie ce que je fus, sans savoir ou prévoir qui je serai.
Feuilles d'automne, feuilles d'aujourd'hui, vous n'êtes ni de hier ni de demain, toujours autres, imprévisibles.
Et feuilles nous le sommes, assurément, et comme feuilles nous passons.
Le temps c'est le destin qui joue à qui perd gagne, à qui gagne perd : il n'y a ni gain ni perte dans le jardin du temps, lequel seul est réel, emportant toute chose dans sa danse.
Ah puissions-nous danser, plutôt que de gémir, dans la danse éternelle, faire du mouvement notre intime évidence, la loi de notre vie !