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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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29 août 2018

PIEGE FATAL : méditation

 

  Une fois nés

  C'est fichu, le piège s'est refermé

  L'oubli avant, la mort devant

 

  "Contemple ton visage d'avant la naissance" disent-ils

  Mais ce visage n'est pas même un visage

  C'est la surface plate et nue du néant

 

  Néant derrière, néant devant

  Entre les deux le mirage

  Scintillant, douloureux, 

  Le jeu tragique de la vie.

 

  Devant se dresse l'Imparable,

  Alors les deux mâchoires de la tenaille

  Se referment d'un coup sec,

  Brisant l'enchaînement,

  Vous délivrent en vous abolissant.

 

  J'aimerais m'endormir

  Béatement assis dans mon fauteuil

  Et glissser doucement du sommeil au trépas

  Sans larmes, sans rictus,sans espérance

  Et l'on me trouverait assis dans mon fauteuil

  Un paisible sourire au coin des lèvres

  On dirait simplement : il a passé

  On ferait une fête entre amis

  On boirait du bon vin, on jouerait du Mozart

  Concerto 21 pour piano, le plus beau,

  On lirait quelques-uns de mes poèmes, à belle voix,

  Sur la tombe un sculpteur aura gravé ces mots :

  Il n'était pas, il fut, il n'est plus, peu importe.

  

 

  

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Commentaires
X
"Contemple ton visage d'avant la naissance"<br /> <br /> Contempler n'est pas savoir, savoir est triste.
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G
Merci, chers lecteurs (et lectrice) pour ces commentaires inspirés. Une apologie du délaissement, non pas subi, mais actif : délaisser ce qui pèse et enferme.
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D
Comme le dernier sourire du chat du Cheshire, s'effaçant peu à peu, emporté par le vent à travers les arbres...
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S
Magnifique poème cher Guy, merci.<br /> <br /> "Il est incertain où la mort nous attende, attendons la partout", avec indolence et sagesse, sans regrets ni tristesse mais comme un envol vers les sphères éthérées, celles des poètes et des amoureux des plaisirs autres sans aucun doute, mais assurément délicieux.
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J
Seulement on gouverne les gens par la peur.<br /> <br /> Peur de la mort, de l'anéantissement, on invente Dieu<br /> <br /> Peur de la précarité, de la ruine, on invente la dette<br /> <br /> Peur de la solitude, on invente l'amour<br /> <br /> Peur du jugement, de l'erreur, on invente l'autorité<br /> <br /> Peur de l'ignorance, on invente le savoir.<br /> <br /> Ce que vous décrivez se rapproche de l'absence de peur
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