Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
Archives
Visiteurs
Depuis la création 1 056 634
30 août 2017

MEDITATION : Du point de vue de la mort

 

 Comme placé aux bords de la mort éternelle

 Demande-toi chaque soir ce qu'est ta vie.

 Si tu n'existais plus comment serait le monde ?

 Les fleuves continuent de couler, les montagnes

 Dressent toujours leur cimes altières vers le ciel.

 Non, rien ne serait changé : le monde

 Demain comme aujourd'hui poursuit son cours.

 Toi tu ne seras plus. Toi seul pour toi.

 Tu auras passé comme passent les roses

 Et nul ne se souvient plus de toi. A peine

 Laisses-tu un nom à tes enfants

 Qui passera de même. 

 Et ce monde lui-même, lui qui semble si stable

 Si ferme dans ses fondements, un jour viendra

 Inexorable, qui marquera son déclin, puis sa fin.

 Calciné par les rayons brûlants du soleil

 Il s'effondera dans l'immense brasier,

 Il se consumera inexorablement.

 La vaste nuit de l'univers

 Etendra sur le monde un linceul de ténèbres,

 Comme si jamais la vie n'avait fleuri

 Aux rivages souriants de la lumière.

 Ailleurs peut-être, en des temps incertains

 La lumière à nouveau jaillira,

 D'autres hommes, une autre Athènes...Mais quoi

 Ce n'est qu'un rêve, et pour nous

 L'aventure, depuis longtemps, s'est arrêtée...

 

 Quand le cercle du temps sur soi se referme

 Bouclant comme une nasse ce qui fut

 Comme de petits chatons qu'on va noyer dans l'étang

 Et qui à peine nés sont déjà morts,

 Alors - qu'importe le passé ?

 Beaucoup de temps, très peu de temps, cela revient au même

 Si toute chose tôt ou tard

 Se dissout dans l'inexistence.

 Seul le présent, si bref soit-il, est bien réel

 Puisqu'au présent succède le présent,

 Que le présent ne fait jamais défaut,

 Et que le fleuve enfin coule toujours

 Charriant à l'infini des eaux toujours nouvelles.

----

Ce poème est reclassé dans Le chant des origines, Chant III, 6

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Au niveau de l'existence sociale et interpersonnelle la question du sens se pose évidemment et n' a pas à être éludée. Je considère ici un autre registre, assez souvent ignoré, où l'existence apparaît dans sa gratuité et sa précarité, mais non sans beauté. C'est le sujet de mon article sur l'existence du samedi 9 septembre.. Merci pour ce commentaire personnel et engagé.
Répondre
C
Ce poème merveilleusement ciselé dans une langue pure et des mots très simples ne peut que nous interroger sur le passage terrestre de notre existence J'y vois pour ma part quelques questionnements aporétiques .( aporie transcription littérale de grec aporia ,impasse, sans issue, embarras ) <br /> <br /> Existe-t-on en pure perte ? <br /> <br /> Y a-t-il un sens .à notre passage sur terre ? Est-ce un non sens ou l'ab-sens dans sa pureté ?<br /> <br /> Problème de la transmission . Suis-je capable de transmettre ? Dois-je transmettre et que dois-je transmettre ? <br /> <br /> J'ai été un flocon de neige qui se sera fondu en tombant sur le grand tapis blanc . Mais in fine la neige fondra et le tapis disparaitra . Je suis passé sur la neige sans laisser de traces .Il ne restera plus rien si ce n'est, non pas tous mes atomes, mais simplement quelques atomes qui se seront fondus dans le "Grand Tout".<br /> <br /> Et si j'étais prétentieux je pousserai la métaphore . Ai-je participé à la construction de la cathédrale ? Je n'ai été ni bloc de granit , ni pierre maîtresse , ni cailloux . Je me suis contenté, dans ma fierté ,du parvis de cette dernière ,un simple tout petit grain de sable microscopique fondu lui aussi dans le parvis.
Répondre
Y
Tout passe <br /> <br /> Le drame de l'humain c'est d'en avoir conscience. L'animal, le végétal, le minéral ne se posent pas ces questions. Ils sont dans le moment présent.<br /> <br /> Alors il ne nous reste plus qu'à rire. <br /> <br /> Et accepter notre condition qui fait qu'on pense pouvoir comprendre un jour ces choses là. Et laisser passer ces idées comme passent les nuages. Le ciel lui sera là demain. <br /> <br /> Inspire puis expire et recommence jusqu'au dernier souffle.
Répondre
Newsletter
154 abonnés
Publicité
Derniers commentaires
Publicité