RESOLUTION : poème
La grande catastrophe est derrière moi
J'ai traversé le pire
Et si je rêve encor de chutes dans le vide
Je sais que je ne tomberai pas
Ce sont rêves pour rire
Qui ne m'engagent pas
Des traces de mémoire qui s'emballent
Comme ces canards ététés qui continuent de courir
Grotesques ubuesques
Avant de s'étaler tout d'un coup sur le sol
Ma vraie vie est ailleurs
Elle tourne le dos aux spectres du passé
Elle ne tourne pas en rémoulade dans les remous du passé
Elle se moque pas mal de ce qui a été
Ce qui fut on ne peut le changer
Il suffit d'en tirer ce qui fait sens encore
Quelques fleurs, quelques sourires échangés
Jeter le reste
Et passer
"Tranquille, sois tranquille ô mon âme
Nul ne peut te ravir à toi-même
Reste droite et confiante, et si le sort
S'acharne contre toi, il pourra bien briser ta vie
Mais jusqu'au dernier instant, jusqu'au dernier soupir
Tu seras toi, toi-même, rien que toi".
A qui dirait que la mort nous prive de tout/ Je dirai qu'il se trompe/ Il se voit lui-même à côté de son cadavre/ Pleurant sa vie perdue/ Ses amours arrachés/ Il n'a pas compris qu'il ne sera plus là/ A gémir ou se réjouir/ Qu'il ne sera plus du tout/ Que rien ne saurait lui manquer désormais/ Qu'il est dispersé dans le grand vent des âges / Absent à soi/ Fondu à tout jamais dans le Tout sans mesure.