PHILOZOOPHIE
Voici une autre écriture de "philosophie", moins conventionnelle, expressive d'une profonde et noble vérité - je la retrouve aujourd'hui à la faveur inattendue et gracieuse d'un rêve de joyeux désordre enfantin et animal - alors qu'un ami lorrain l'avait jadis innovée en créant un Café-Philo : si d'aventure il lit cet article il se reconnaîtra, et se réjouira peut-être de ce que mon inconscient aie lié ma (re)trouvaille à son amical souvenir :
PHILOZOOPHIE - amour de zoè, la vie, de zoon, le vivant, et aussi de ce joyeux zoo des vrais philosophes, philozoophes épicuriens, pyrrhonniens, kuniques et montaniens de belle composition et de noble accointance, amants de la vie qui va, des vivants qui vont, errants et aventureux, sans croix ni foi, sans lieu ni dieu, amateurs de volupté jusque dans le plus difficile décours de la pensée, jusque dans l'extrême de l'incertitude, mais assurés que leur solitude irréductible est noblement partagée par les amis d'aventure et de hasard.
"Volupté des dieux et des hommes, Alma Venus..." Lucrèce ouvre son chant par une invocation à celle qui, jaillissant au doux printemps, peuple les mers, et le ciel et la terre du doux chant de l'amour :
"Pour toi la terre ingénieuse parsème le chemin
De fleurs suaves, pour toi l'océan rit en ses flots
Et le ciel pacifié brille d'un fluide éclat".
Suit le cortège bacchique de tous les êtres de la nature, feuillages, oiseaux, fauves, troupeaux et en tous elle plante "le tendre amour".
Que l'homme soit ce "zoon" possédant langage, comme dit Aristote, rien de plus vrai, mais sous la réserve expresse que d'abord, comme tous les êtres sensibles, ses frères et cousins de nature, on le qualifie plus originellement : "zoon erotikon".