Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
Archives
Visiteurs
Depuis la création 1 056 816
30 juin 2023

DES GRANDES EXTINCTIONS : un bilan

 

Que faut-il penser de cette étrange espèce qui n'a de cesse de répandre ses miasmes de par le monde, brûlant, asséchant, pétrifiant tout vie sur son passage ? Quand elle produit quelque nouveauté elle s'empresse d'en faire usage pour domestiquer, asservir, exploiter de nouvelles populations d'êtres vivants, sans distinction de genres, sans égard pour les possibilités de vie qu'elles recèlent, qui se déployaient librement depuis de longues périodes, et qui soudain se voient condamnées à l'extinction : forêts tropicales, grands et petits mamifères, plantigrades, félins et autres, et maintenant les oiseaux et les insectes, victimes collatérales de la surhabitation, de la pollution et du réchauffement climatique. Nous en sommes à la quatrième ou cinquième Grande Extinction de masse, après celles de l'Eurasie, de l'Afrique, de l'Australie, et de l'Amérique. On arrivera bien demain à dépeupler, à stériliser l'Arctique et l'Antarctique ! Dès que l'homme apparaît dans un lieu quelconque de la planète avec ses outils et ses projets d'expansion, les formes toujours vivantes de la vie sont menacées, puis anéanties, à l'exception de celles qui sont directement utiles à l'exploitation, comme, autrefois, le cheval ou l'éléphant. Le développement technique, inspiré par un savoir rationnel de plus en plus efficace, conduit certes à des progrès (habitat, richesse, santé etc) mais du même mouvement à de colossales destructions - songez à l'Amazonie : suppression de l'équivalent d'un terrain de foot à la minute ! Peut-être faut-il penser que l'homme, et principalement l'homme moderne, est habité d'une soif de destruction insatiable, d'une hostilité fondamentale, principielle à l'égard de la nature. S'il est vrai que pour exister il faut s'opposer, comme le pensent nombre de philosophes, il ne faut plus s'étonner du résultat ! Je dirai plutôt : c'est la pulsion de mort qui se déchaîne lorsqu'elle n'est pas tenue et contenue par un certain amour de la vie, et à défaut d'amour, par le respect. 

Certaines cultures traditionnelles ne pensaient pas ainsi. Il est vrai aussi qu'elles ne connaissaient pas les sciences et ne jouissaient que d'une technique rudimentaire de survie. L'idée d'une "maîtrise" de la nature leur était absolument inconnue. Vivaient-ils mieux ou moins bien que nous ? Comment savoir ? En tout cas certaines nations traditionnelles vivaient ainsi depuis des millénaires, sans changements notables, sans modifier en profondeur leur environnement : ils avaient trouvé un équilibre relatif, et s'en contentaient. Tel cet Indien à qui l'Européen tendait une hache en fer afin qu'il travaillât plus vite qu'avec sa hache en bois, en produisant plus. Notre Indien prit la hache, s'acquitta plus rapidement de sa tâche, et profita du temps gagné non pour travailler plus mais pour fainéanter plus longtemps !

Je suis effaré, en regardant le monde comme il va aujourd'hui, de constater que la plupart de nos chefs d'Etat ne sembent avoir aucune connaissance des graves dangers qui nous menacent et continuent les petites combines dérisoires de politique locale dignes du siècle passé. Pourtant les signes de la catastrophe à venir se multiplient, mais nos dirideants ont mieux à faire que de préparer un avenir vivable. Chacun dans son petit carré privé fait ses petites affaires, mais qui s'en soucie ? Et puis voilà une guerre par dessus le marché, absurde et meurtrière, de quoi lâcher des milliards de tonnes de toxiques dans l'atmosphère, sans parler du surcroît de chaleur, quelque chose d'aussi monstrueux qu'un volcan qui explose.

Notre bonne vieille terre est devenue une pétaudière. Il y eut certes de par le passé des écroulements de civilisation, comme par exemple la destruction massive des sociétés égéennes et hittites au cours du 12ème siècle avant notre ére. Mais la destruction qui menace de nos jours est d'une ampleur autrement inquiétante. Je crains, décidément, que l'humanité n'ait pris le mauvais chemin : " Vous qui entrez ici..." Ou pour dire comme Sloterdijk : quand vous prenez un escalator vous ne pouvez pas le quitter avant le terme.

Publicité
Publicité
Commentaires
X
Pas de panique, avant il y aura la guerre civile.
Répondre
K
Hélas ! J-M Jancovici, le GIEC et tous les scientifiques sérieux annoncent le désastre prévu, dans l'indifférence politique et sociétale la plus totale. <br /> <br /> C'est navrant !
Répondre
Newsletter
154 abonnés
Publicité
Derniers commentaires
Publicité