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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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18 octobre 2023

L'ANIMAL DE HORDE

 

Comme tout un chacun je ne puis m'empêcher d'être douloureusement affecté par les tristes événements qui secouent notre monde. On aurait pu espérer que l'humanité prenne enfin conscience du péril et apprenne à se hisser au niveau d'un savoir et d'un agir communs. Il n'en est rien. Seuls quelques scientifiques isolés, et quelques milliers de militants universalistes ont compris la gravité de l'enjeu. Les hommes sont décidément des animaux de horde, ne vivant et ne sentant qu'à l'aune de leurs petites communautés fermées sur elles mêmes, incapable de penser un intérêt général qui concerne le bien commun au delà de la horde ou de l'Etat-nation. Il en résulte une féroce concurrence qui épuise les sols, infecte les océans, dilapide les ressources, et dans le pire des cas - nous y sommes - déclenche des guerres absurdes qui précipitent d'autant les éléments de la catastrophe. La géopolitique actuelle, dans son expression déchaînée, nous ramène pas à pas dans le passé douloureux des luttes impériales, des boucheries stupides, du non-sens élevé abusivement à la dignité de la raison d'Etat.

Anthropologiquement l'homme est un animal de horde. On peut rêver d'un âge d'or où la tribu restreinte représentait la quasi totalité de son univers. Mais pour diverses raisons il est passé de la horde nomade à la vie sédentaire, créant des villages, puis des villes de plus en plus peuplées, puis des sociétés organisées et enfin des empires ou des états. La logique des faits, le problème climatique, le danger des armements de plus en plus effrayants, l'instabilité chronique de l'économie et de la politique devraient pousser dans le sens d'une république universelle, seule capable de gérer la crise où nous sommes. Mais personne n'en veut. Peut-être faudra-t-il des catastrophes si terrifiantes que cette option d'un réglement à l'échelle globale apparaîtra comme l'unique solution pour sauver la vie de l'humanité. Nous n'y sommes pas encore. Et puis il est possible qu'une minorité de nantis, accaparant les richesses et les ressources, plongent le restant dans une misère absolue et programme sa disparition à terme.

Il est clair que tout ce que nous avons pensé à ce jour comme théorie politique est obsolète. Cela permet tout au plus de maintenir les choses en l'état, pour un temps très court, après quoi il faudra bien réviser nos concepts, inventer de nouvelles normes de pensée et d'action. Mais s'agiter ne servira pas à grand chose. Il faut faire confiance au temps, mais pas trop : les hommes étant ce qu'ils sont, ils ne peuvent renoncer à ce qu'ils chérissent que sous l'effet d'une nécessité absolue.

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