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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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25 août 2023

DE LA SANTE - et de la longévité

 

Faute de savoir ce qu'est la santé nous nous plaisons à cette définition purement négative : la santé est l'absence de maladie. Ce n'est évidemment pas faux, mais c'est un peu court. Certaines personnes ne souffrent d'aucune maladie sans pour autant se sentir en bonne santé. Il leur manque de l'énergie, du tonus, du désir, de l'enthousiasme, sans lesquels on peut bien survivre dans l'existence, mais sans joie ni panache, bref, sans vivre. La vraie santé ne se confond pas avec le bien-être du mollusque. La maladie même, lorsqu'elle vient déchirer un mode d'adaptation obsolète, condamné par l'évolution personnelle, est une expression possible de la santé, qui serait la capacité de gérer et de dépasser les crises inévitables. Si bien qu'il ne faut pas penser la santé comme un état mais comme un mouvement : une manière subtile, toute personnelle et inexplicable de se ranger dûment au mouvement de la vie.

Certains vivent chichement, fuyant tout excès, alcool, tabac, drogue, voyages et aventures, calculant leur ratio de glucose au gramme près, misant sur une destinée longue, très longue, et je les vois mourir à 30 ans ! D'ennui, ai-je envie de dire ! Et d'autres, fumant comme des cheminées, buvant comme des hussards, batifolant, courant sus et à travers, que les médecins unanimes condamnent au trépas imminent, et les voilà, centenaires égrillards, à se moquer de tous les préceptes de la philosophie et des prédictions de la médecine ! Des facteurs de longévité nous ne savons pas grand chose. Un de mes amis, frappé d'un cancer foudroyant, "devait" mourir dans les trois mois. Aujourd'hui, trente ans plus tard, il est toujours là, dans une robuste vieillesse.

Outre les facteurs génétiques et environnementaux que l'on considère généralement comme décisifs, et qui ne le sont peut-être pas, il y a une tout autre disposition intérieure, propre à chacun, qui fera que l'un prospère et s'épanouit quand l'autre s'étiole, les yeux tournés vers la tombe, marchant à reculons sur l'arène de l'existence. Là encore j'aurais tendance à évoquer l'Oncle Arthur et sa féconde intuition du vouloir-vivre. Il est remarquable que lui-même, qui dénonçait à cors et à cris la vanité, la nihilité, la douleur de la vie, fût par ailleurs un grand jouisseur, doté d'un appétit formidable, enclin à goûter les charmes féminins, et plus que tout cette gloire tardive qui le consolera de ses déboires. Deux destins opposés qui font réfléchir : Nietzsche qui chante la vie et la volonté de puissance, mais qui vit en ermite, s'effondre à 44 ans - Schopenhauer qui condamne énergiquement le vouloir vivre, reste tout du long en bonne santé et atteint l'âge respectable de 72 ans.

Peut-être bien que tout ce que nous pensons, disons, écrivons sur la santé et la longévité ne compte pour rien au regard de cette disposition inconsciente qui, en nous, décide de la vie et de la mort. Un psychiatre m'a dit un jour : la mort ne survient pas au hasard (si l'on met de côté les aléas externes, accidents, meurtres etc). C'est une autre manière de dire que le sujet meurt à son heure, lorsque tout est dit. Monsieur de La Palice dirait : avant l'heure c'est pas l'heure, tant que le sujet vit il n'est pas mort.

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Commentaires
P
Je suis d'accord avec ce constat
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X
En effet, on pourrait créer une échelle de la santé allant de 1 a 10 mais je pense que les gens tournent en moyenne autour de 4-6 en raison d'une mauvaise alimentation ( carence en vitamines et faible hydratation ), d'un excès de stress, du manque de sommeil et de sport et d'un travail aliénant.
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