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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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14 septembre 2018

ANATOMIE de la CROYANCE

 

 

          La fumée de tabac contient plus de soixante dix substances cancérigènes

          L'Eglise apostolique et romaine

          Héberge impunément des prêtres pédophiles par centaines,

          Des centaines de vies brisées,

          On aurait pu croire que sur l'heure églises, chapelles et monastères

          Fussent désertés, abandonnés,

           - Tout continue benoîtement

          La croyance est plus forte que le raisonnement.

 

Il est vain de combattre la croyance. Si vous vous mêlez de ruiner le fondement d'une croyance vous êtes obligé de vous situer sur le même terrain, dans le même cadre mental que l'adversaire, pour démonter l'édifice pièce à pièce. Et vous voilà pris au piège. L'athée par exemple voudra démontrer la non existence de Dieu. Mais que Dieu existe ou n'existe pas n'est pas le problême, le problème c'est l'idée de Dieu, c'est le fait  de se situer, en positif ou en négatif par rapport à une idée, dont on peut se demander d'où elle vient, quelle est sa fonction, et si a elle le moindre rapport avec la réalité. Qu'est-ce donc sinon une invention historiquement datée, apparue dans certaines cultures et inconnue dans les autres ? Et vraisembleblement une idée répressive qui a longtemps renforcé les pouvoirs en place et justifié la persécution des mal-croyants, rénégats, hérétiques et autres schismatiques. On dira que cette répression n'existe plus, mais il se trouvera, il se trouve déjà des fanatiques pour prendre la relève. Sans doute faudra-t-il encore des siècles avant que la notion même d'un dieu unique et souverain tombe dans l'oubli, comme il est arrivé aux dieux de l'Egypte ancienne, de la Grèce et de Rome.

On appréciera d'autant l'élégance de la position d'Epicure : il ne nie pas les dieux, il les expédie dans des espaces intersidéraux. La vraie question n'est pas de savoir s'ils existent ou non, c'est de savoir s'ils exercent une influence, s'il faut les craindre ou non, ou en espérer quelque secours. De leur définition même, d'être bienheureux et immortels, on conclut qu'ils ne sauraient s'occuper de nous, en bien ou en mal. L'essentiel c'est d'affirmer le non-rapport : les hommes sont sans rapport aux dieux comme ils sont sans rapport à la mort.

Ni théistes, ni athées : indifférents. Ce n'est pas un problème, pas même une question. Case vide. Car tout est là : on supporte la case vide ou on ne la supporte pas. Le croyant ne la supporte pas, et il va quêter des êtres imaginaires, inventer des dieux et des diables pour injecter à toute force du sens et de la valeur. Hume avait raison : dans la croyance l'élément décisif n'est pas le contenu, on peut changer de contenu, naître catholique et devenir protestant, troquer une foi contre une autre ; l'élement décisif c'est le sentiment, c'est, en langage moderne, l'investissement psychique, espoir et crainte, adoration et détestation. Il en va de même de l'âme et de la vie éternelle.

Il est vain de douter, de contester, de nier : c'est donner du poids à ce qu'on nie. La solution c'est de faire un pas de côté, de s'éloigner, d'ignorer - d'ignorer au sens actif, de prendre le large, d'ouvrir larges et hautes les voiles en haute mer. Vos petites affaires ne me concernent pas. Ailleurs, je suis ailleurs, irréconcilié.

          

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Commentaires
D
"Ailleurs, je suis ailleurs, irréconcilié" : c'est comme cela que j'imagine Tchouang-tseu au bord du ruisseau.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous sommes souvent d'une brutalité caprine, et votre délicatesse nous ravit.
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