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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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8 février 2012

"Je me suis cherché moi-même" : apologue

Il est beau de se chercher soi –même, encore n’y faut-il point mettre trop d’application. Vient un moment où la recherche même paraît superflue, dérisoire, voire nocive. Toute analyse est en somme interminable, sauf à décréter qu’aujourd’hui elle se termine. Il faut accepter l’inachèvement, en soi comme en toutes choses. Il y aurait certes bien des problèmes à démêler, des énigmes à résoudre, mais le propre de l’énigme c’est qu’elle renaît toujours de ses cendres, et comme l’Hydre de Lerne repousse toujours de ses mille têtes.

L’homme sensé est et reste une énigme pour lui-même car il n’a pas la sottise de la certitude. Mais s’acharner plus que de raison est aussi une sottise, bien pire peut-être. Je ne sais pas ce qui me constitue, ce qui me requiert, au moins sais-je ce qui m’afflige.

C’est une sorte de dépossession héroïque de se dire : voilà ce que je ne comprends pas, et que, sauf illumination majeure, je ne comprendrai sans doute jamais. Je partirai pour le néant avec, en poche, le certificat de mon ignorance.

« Je n’étais pas, je fus, je mourus » -voilà qui résume assez bien notre sort à tous, à condition d’y ajouter : « je m’efforçai de savoir et mourus sans savoir».

Un quidam dira peut-être : « Mais que diable vouliez-vous donc savoir ? N’est-il pas bien suffisant de vivre, et de vivre le mieux possible ? »  - Il a raison. Dans un conte bouddhiste un roi demande au sage de lui donner le meilleur de l’Enseignement. Le sage se retire pour rédiger un ouvrage. Après quelque temps le roi lui demande le résultat de ses travaux. Le sage déclare qu’il lui faut plus de temps. Une année se passe, et le roi s’impatiente. Le sage poursuit ses travaux. Mais le roi tombe malade et sentant ses forces décliner, il fait mander le sage, qui n’a toujours pas fini. « Mais enfin, s’écrie le roi courroucé, donnez moi l’essentiel ! » -« Sire, dit le sage, j’aurais bien voulu vous éclairer plus avant, mais, puisque vous me pressez, je vous dirai ceci, qui résume à peu près la doctrine : nous naissons, nous souffrons, nous mourons ».

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