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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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1 avril 2009

JOURNAL (1 avril 09) : DE LA VACANCE

Etre vacant, quelle aubaine! Je ne parle pas des vacances, qui ne sont somme toute qu'une brêve parenthèse dans l'activité incessante, professionnelle et familiale, une période de loisirs forcés, à consommer de toute urgence, au pas de charge, en touriste appliqué et normalisé. Je parle de la vacance, de l'absence au poste, comme on parle d'une vacance du pouvoir. La vacance est une suspension, généralement provisoire, de la fonction dont on a la charge. Le poste n'est momentanément pas pourvu, le travail est arrêté, la fonction n'est pas remplie. Mais une vacance perpétuelle? L'humain peut-il tolérer, pour soi ou pour les autres, une vacance perpétuelle?

Ne craignent la retraite que ceux qui se sont totalement aliénés au travail. Et de fait ils se retrouveront hagards, devant le temps vide, devant leur téléviseur, ou seuls avec une femme agacée de cette interminable présence, sans rien à soi, sans espace à soi, sans projet ni désir. Mais celui qui a de toujours cultivé une passion, qui a su s'aménager du temps à soi pour son propre plaisir, celui-là n'a rien à craindre de cettte disponibilté quasi infinie du temps. Chaque matin il peut se dire : "Volà une belle journée qui commence pour moi, sans maître, sans programme, sans obligation". Comment imaginer vide plus salvateur?

Ce vide là est peut-être la première marche vers l'authentique vacuité. La vacuité c'est, dans la représentation, l'absence de toute forme de réification, d'explication causale ou finale, de conceptualisation, de pensée, en un mot. A vrai dire je me demanderai si c'est encore une représentation, ou alors, à la manière de Bouddha, une représentation sans représentation, c'est à dire une pure et simple présentation. Le réel est là, il n'y a rien à en penser.

Proverbe zen : "Si tu comprends les choses sont ce qu'elles sont. Si tu ne comprends pas les choses sont ce qu'elles sont". Pas d' échappatoire, mon ami. Fil du rasoir. Assieds-toi paisiblement sur le fil du rasoir, et médite.

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Commentaires
D
L'attente des vacances est l'insupportable marque de la normalisation. Alors, plus qu'une semaine à tirer ? Après, les vacances ? Ha misère que ce calcul qui précipite la vacance avec l'eau du bain, entendons le temps de travail dont les vacances sont l'exacte réplique à l'envers. La vacance est l'art de vivre le temps de la nature dans une déprogrammation salutaire, loin de toute rentabilité temporelle. Heureux le retraité qui jouit de cette étenité de la vacance, heureux le travailleur qui sait jouir de la vacance ici ou là. C'est un art qui évite d'espérer de vivre et de ne vivre jamais, pour paraphraser Pascal.
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