La SOLITUDE du SATELLITE : Haruki Murakami
"Dans la réalité, nous ne sommes que des prisonniers, enfermés dans nos habitacles de métal respectifs, incapables d'aller où que ce soit. De temps en temps les orbites de nos satellites se croisent, et nous parvenons enfin à nous rencontrer. Mais juste un très bref instant. Sitôt après, nous connaissons de nouveau une solitude absolue. Jusqu'à ce que nous nous consumions et soyons réduits à néant."
(Haruki Murakami : les amants du spoutnik, p 157-158)
On peut bien s'agiter, courir de droite et de gauche, on ne fait jamais que du surplace. Et à la fin on revient au point de départ : le berceau et la tombe.
La solitude n'est pas seulement un certain état d'éloignement social, c'est une disposition indépassable du réel : chacun tourne sur la circularité solitaire de son orbite, fermée sur soi, sans mesure à quelqu'autre, sans rapport. Et à la fin, trépassant, il emporte avec soi le secret de la boucle qui lui échappe à lui-même