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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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12 décembre 2008

JOURNAL 12 dec 08

Me voilà donc installé dans le sud, dans une ville agréable au climat plus doux. Les pyrénées se profilent au loin comme une autre étoile, une autre terre. pour le moment je suis bien trop fatigué pour envisager des grimpettes dans les hauteurs, d'autant que la neige ne facilite pas l'accès. D'ailleurs je n'aime guère la neige, sauf de loin, comme une sorte de voilure extraordinaire pour les plus beaux voyages d'imagination. Je m'aperçois qu'il est trop facile de perdre son coeur d'enfant et qu'avec la disparition du Père Noël dsiparaît l'essentiel de notre enchantement au monde. Ce que nous gagnons en rationnalité compense-t-il l'affaiblissement du merveilleux? Il faut rester poète, c'est la seule solution, et continuer à discuter avec nos petits enfants qui nous rendent souvent la grâce perdue.

Cela dit il ne faut pas confondre l'enfantin et l'infantile. Le poète n'est pas un enfant attardé. Il est plutôt celui qui conserve une relation vive avec l'inconscient, les images intérieures, les grands mythes et les belles histoires, ou joviales ou tragiques. L'imagination peut fort bien cohabiter avec la plus exigeante raison, sauf à perdre tout sens de la déraison! C'est là un équilibre difficile qui justifie pleinement le dicton bien connu, mais dans un sens un peu différent. Le chemin est étroit entre la ratiocination monotone et barbonne et le délire fantastique d'un esprit débridé. En fait il n'est rien de plus posé et réfléchi qu'un esprit d'artiste, rien de plus mesuré. Mais cette mesure s'applique à la démesure elle-même qu'il faut savoir acceullir, entendre, écouter et décanter. C'est ainsi que Hölderlin par exemple cherche à retrouver avec précision la "méchanikè" des Grecs, entendons leur savoir-faire dans tous les genres poétiques, notamment dans l'ode, l'hymne et la tragédie. On croit qu'il suffit de rimer pour poétiser. Rien de plus faux : la rime est passée dans la chansonnette ou le slam, et toute la difficulté est d'écrire des vers dits "libres" qui soient autre chose que de la bouillie de prose. Créer un rythme propre à chaque poème, celui qui convient pour ce dire là et aucun autre, travailler les consonances, résonances, rythmes singuliers, assonances et autres techniques délicates, nuancées et toujours singulières. Même la rime peut s'utiliser, mais non comme une terminaison de vers attendue et circulaire, mais des rimes internes, inégales, imparfaites, indirectes, suggérées plus que développées. Chaque syllabe répond à un choix de grande importance, comme une teinte dans un tableau. Assez de barbouillage poétique! Disons peu. Sachant que la rhétorique gâte la plupart des textes n'élaborons que ce qui est au sens strict du "poiétique".

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