Merveilleusement
14)Merveilleusement
Dans la douceur du matin
Goûter la lumière
A travers le corps entier
Répandue comme du miel
Je me sens relié
Aux poètes du passé
A tous ceux qui surent
S’enivrer de la beauté
La chanter malgré leur peine.
15)Je sens la folie
Toute proche qui me frôle
De son aile noire
Mais l’oiseau de liberté
M’enlève vers l’infini
Et de ces orages
De ces nuées emmêlées
Jaillit par instant
Une joie inexplicable
Qui me ravit tout entier
Comme un nouveau-né
J’écarquille tous mes sens
Je vibre, je tremble
Quelque chose me submerge
Que je ne pourrais nommer.
16)Comme dans un rêve
Une réincarnation
Entre les deux mondes
J’ai fait un voyage étrange
Fastueux et terrifiant .
Ni mort, ni vivant
Erratique et fantomal
Déterrant les morts
J’ai scruté les sarcophages
Et fait parler les défunts.
Difficilement
Je reviens à la lumière
Les yeux tout gâtés
Titubant comme un ivrogne
Qu’ai-je donc trouvé ?
Aucun savoir ni trésor.
Refermant les tombes
Je rends les morts à la mort
Je coupe le nœud fatal.
Une conscience autre
Habite en moi désormais
Libre, claire, ouverte.
Tout nu dans l’éphémère
J e tends une fleur au soleil.
Je suis de passage
Entre les deux abîmes
Ce que j’ai reçu
Je le transmets à mon tour
Libéré de tout devoir.
Dans l’impermanence
Je saurai goûter l’instant.
Il ne manque rien
A celui qui du présent
Savoure l’éternité.
LE CHŒUR MODERNE
On naît, on souffre, on meurt
Parallèlement, solitairement
Comme des gouttes de pluie.
Parfois, par un petit écart sans importance
On se rencontre, on se heurte, on s’accointe
Fleurit alors un arc-en-ciel !
A défaut de la guérir
Que l’art transfigure la vie !
S’il n’est aucun espoir en ce monde
Que de le dire nous élève
En noblesse et en beauté !