05 décembre 2018
PSYCHANALYSE du TROU
Peut-on se représenter un trou sans bords ? C'est pour le moins difficile. Pourtant c'est à cela que nous convie Hésiode lorsqu'il pose l'origine du monde comme "chaos" - ouverture infinie, béance absolue - d'où sortiraient la Ténèbre et la Nuit, bien avant le Jour et la Lumière.
Quand nous figurons un trou nous partons des bords, lesquels découpent un cercle, à l'intérieur duquel s'ouvre l'abîme. Voyons les enfants au bord d'un puits : ils s'appuient sur la rembarde, avancent la poitrine et la tête, ouvrent tous grands les... [Lire la suite]
31 mai 2018
Du DESTIN et de la DESTINEE, à propos d'Hésiode
Dans la "Théogonie", récit fabuleux de la naissance du monde et des dieux, Hésiode, contre l'opinion commune, privilégie la Nuit (Nyx) au détriment du Jour. A partir de Chaos, la béance originelle, en premier apparaît la Nuit couplée à l'Erèbe (la Ténèbre), qui engendreront Moros, la destinée mortelle de tous les vivants, Thanatos, la mort, Hypnos le sommeil et Oneiros le rêve (plus exactement les mille rêves !). L'Obscur précède le lumineux, et c'est dans l'obscur que se joue la destinée des êtres vivants, tous affectés d'une... [Lire la suite]
28 mai 2018
LIBERTE ? - méditation
Ce que nous appelons liberté n'est peut-être qu'un balbutiement entre deux silences, vibrant au bord de la faille, inquiétante et féconde, d'où s'origine toute vie.
La faille c'est Chaos : ouverture infinie sans fond et sans bord, impensable, nuit profonde que rien ne peut présentifier, espace borgne d'où naissent les images et les rêves. C'est ce que nous ne connaîtrons jamais, qui nous hante dans la vastitude du sommeil, et que nous retrouvons dans la mort silencieuse.
Dans la vie consciente cette référence... [Lire la suite]
20 octobre 2017
ODE à la NUIT : méditation
Je voudrais écrire une ode à la nuit, qui ne soit ni terne ni funèbre. La nuit comme origine absolue, impénétrable, mystérieuse et si belle ! La nuit qui porte le jour dans ses flancs généreux, la nuit où toutes choses se composent. Nuit sacrée, nuit des gestations innombrables, en qui toutes choses retournent selon le temps. Origine et fin, berceau et tombe, cycle immortel.
Je la dirai profonde, comme est profonde, inaccessible, la vérité : privilège décisif de l'informe, moment générique où se dissolvent et se... [Lire la suite]
19 octobre 2017
NUIT des AGES : poème
NUIT des AGES
Elle, la tant aimée la tant haïe
Elle était le génie sacré de l'univers
Qui de sa main négligente
Versait comme des grains de blé
D'innombrables étoiles
... [Lire la suite]
18 octobre 2017
REGARD d'EN HAUT : poème
REGARD d'EN HAUT
Toi qui ne sais où aller par le monde
Que le destin te guide, la voix
Souterraine du coeur !
Les fallacieux, eux qui prétendent savoir
Laisse-les à leur... [Lire la suite]
29 mars 2012
KHAOS et la LUMIERE : Héraclite
Au début était Khaos, la grande Faille. On encore la Nuit, à entendre comme le fond sans fond précédant toute émanation, source universelle. Du fond sourd, éternellement jeune, vivante et créatrice, la nature, Physis, en sa prodigieuse prodigalité. Les Chinois disent : la Mère des dix mille êtres, la Femelle obscure. Mais ne soyons pas dupes de la formule : « au début » n’a pas de début, est de tous les débuts, à chaque matin du monde, éternelle aurore qui déjà a lui, qui luit ce matin même,... [Lire la suite]
12 mai 2010
NUIT, prélude enténébré
Sentiment de nuit -
Je marche, je tombe
Je me relève
Marche de nuit,
Sans savoir où je vais
Mais de toute manière, n'importe quoi, n'import' où
J'y vais.
Ne pleure pas Sémélè
Tu voulus voir le visage
Céleste de l'Amant
Qui t'engrossa et qui partit.
Vide et nue, de terreur, foudroyée
Tu marches morte dans la nuit.
Le petit chat... [Lire la suite]
09 février 2010
VAUTOUR du SOIR : tanka
Au pic des vautours
Insidieusement s'étale
Bleu d'acier le soir.
Que serai-je quand s'efface
Le songe de la lumière?
02 avril 2009
SIGNE : seconde version
Signe, elle était signe, et je ne sais de quoi
Et moi je l'aimais d'innocence
Sans savoir et sans pouvoir
Comprendre d'où venait cet effroi.
Il faut garder précieusement
L'énigme du désir
Ne rien profaner.
Dans les forêts impénétrables du coeur
Règnent misère et solitude
Mais les oiseaux chantent du matin jusqu'au soir
Avant la grande nuit qui trempe les noirceurs.