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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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15 juin 2022

DE LA SURFACE ABSOLUE (2)

 

Absolu : qui n'est lié, borné, retenu par rien - du verbe absolvere (absoudre) : délier.

             : qui a pouvoir, autorité sans restriction

              : qui n'est ni relatif ni contingent

             : qui existe indépendamment de toute condition (Littré)

Parler de "surface absolue" c'est signifier que cette surface n'est bornée par rien, qu'elle comprend la totalité de ce qui existe ( to pan, le Tout d'Epicure), qu'elle ne dépend de rien en dehors d'elle qui ferait loi, comme le Dieu monothéiste, les dieux, ou quelque principe transcendant, une Cause originelle ou une finalité :

"Ce monde, le même pour tous, aucun dieu ni aucun homme ne l'a fait, mais il était toujours, il est et il sera, feu toujours vivant, augmentant et diminuant à mesure"(Héraclite). C'est la grande leçon de l'hellénisme, reléguée pendant des siècles de religion, mais toujours accessible à la pensée : concevoir ce qui existe - la nature de toutes choses - comme éternellement présente, sans commencement et sans fin, parfaitement autosuffisante, d'une réalité, d'une évidence inconditionnelles. Homère aurait dit : "divine", exprimant par là l'admiration du contemplateur qui voit les choses apparaître, se manifester dans la splendeur de leur être, et passer, impermanentes dans la permanence de l'éternité.

Revenons un instant à la notion de surface. Pourquoi parler de surface ? Les Grecs avaient conçu une autre image pour qualifier le tout : le sphaîros, circularité de toutes choses dans la clôture bienheureuse du Tout (Empédocle) . Nous ne pouvons plus nous représenter la somme des choses sous les auspices du Sphaîros, ni du cercle en général. Par contre les images de l'univers, telles qu'elles sont données par la science nous invitent à juxtaposer les galaxies les unes à côté des autres sur une immense toile qui occuperait tout l'espace observable. Gigantesque surface indéfiniment étalée dans l'espace et le temps. Cela dit, mon propos sur la surface absolue n'est nullement une représentation imagée de l'univers, c'est une métaphore qui exprime négativement l'absence de hauteur et de profondeur, de cause et de finalité, de tout en-dehors qui viendrait la limiter ou en subvertir la souveraineté. Et positivement l'évidence des choses qui sont, leur aspérité, leur douceur, leur couleur, leur temporalité différentielle, la fécondité de leurs compositions. L'idée de surface et l'idée d'absolu se conditionnent et se renforcent l'une par l'autre, encore que dans leur esprit elles se révèlent en quelque sorte équivalentes.

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