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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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28 septembre 2020

APOLOGIE du CORPS

 

"Ad luminis oras...Vers les rives de la lumière. Philosopher c'est marcher résolument, à partir du chaos, vers la clarté de la pensée.

Le chaos est la réalité première. Chaos de la nature (chaos sive natura), chaos des instincts et des pulsions, chaos des représentations. C'est de là qu'il faut accepter de partir si l'on veut éviter de se perdre dans les fumées de l'idéalité, qui rêve au lieu de penser.

Oriri : se lever, naître, s'originer, d'où oriens, l'orient, et bien sûr l'orientation. Kant demandait : comment s'orienter dans la pensée ? Ou encore, plus poétiquement : comment, à partir de l'origine, prendre pied sur la rive (ora) ?

L'épicurisme dit : prenez pied sur le sensible, il est toujours déjà là, faites confiance à vos sens. Dans la perception vous vous assurez, du même mouvement, de ce phénomène qui est là et de vous-même percevant. Le sujet et la chose (le phénomène) ensemble font corps, indissociablement. Un corps est cette expérience sensible de l'union du sentant et du senti. A contrario, un corps qui ne sent rien n'est plus un corps, c'est un cadavre. En quoi se vérifie la théorie : la mort ne nous concerne en rien, elle laisse après elle un cadavre, non un corps, car le corps ne s'entend et ne se conçoit que vivant et sentant.

Qui donc, je vous le demande, pourrait sérieusement se représenter soi-même comme un cadavre ? Il y faudrait une dispositiopn résolument pathologique, à moins que ce ne soit qu'un jeu de mauvais goût.

Ma vie et mon corps, une seule et même chose. Originellement psuchè, que l'on traduit par âme, signifie le souffle, comme anima en latin. Si bien que, originellement, corps et âme sont indissociables. Le corps sentant c'est le corps "animé", le corps qui respire.

A l'orée du monde me voici, assuré de la présence innombrable. Dans le fouillis des branches où danse la lumière, sur l'océan nombreux, dans l'instant insondable et précieux, dans la tourbe du proche et le scintillement du lointain, intimement je suis. Je suis ce corps, et m'assurant du corps, je m'assure tout entier, vivant, sentant, miraculeusement.

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