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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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17 septembre 2020

L'ECUME DU SAVOIR

 

De tout le savoir accumulé que reste-t-il à l'automne de la vie ?

Voici quelques années nos savants soutenaient haut et fort que la vie, la conscience et l'humanité étaient une exception notable dans le silence infini de l'univers, que les conditions qui ont rendu possible cette émergence extraordinaire étaient absolument uniques, et pour un peu ils en venaient à réchauffer l'antique géocentrisme, revu à la baisse, mais toujours actif, soutenant que l'univers était justifié par l'existence de l'homme sur terre, et qu'en somme, avec ses milliards de galaxies, il tendait vers cette fin unique  : l'univers obscur et silencieux prend conscience de soi dans le cerveau de l'homme !

On en rirait bien si ce n'étaient propos de savants supposés savoir ce qu'ils disent !

Nouvelle donne : on croyait que les étoiles lointaines étaient dépourvues de satellites - d'où l'idée de l'unicité de la vie sur terre. Maintenant on sait qu'il existe d'innombrables planètes, les unes viables, les autres stériles, et du coup on est amené à penser que le phénomène de la vie a bien pu, peut, et pourra se produire un nombre incalculable de fois. Nous aurions de lointains voisins éparpillés dans le grand tout, et, vues les distances pharaoniques, sans possibilité de les rencontrer, ni même de communiquer avec eux. Mais si la vie est apparue ailleurs il est possible qu'elle ait créé des formes totalement inédites, voire mortelles pour nous.

"Parfois il prétend voyager dans l'infini et qu'il y a d'innombrables Démocrites semblables à lui" - c'est un des chefs d'accusation des Abdéritains à l'égard de Démocrite, un signe patent, selon eux, de son dérangement mental. Et si Démocrite, et Epicure après lui, avaient raison ? De la vie, par ci par là, disséminée dans l'espace infini, surgissant ici, déclinant là bas, "en des lieux et des temps inassignables" ?

Notre savoir est de pauvre farine, plutôt rance, malléable à tous vents. Vérité aujourd'hui, erreur demain. Que peut-on fonder là-dessus ? Tout à la fin il ne reste que deux ou trois propositions inaliénables, comme : nous sommes tous mortels, tout ce qui a un début a une fin, on ne peut être en deux endroits à la fois, etc. Je crains fort qu'au-delà de ces truismes on ne trouve que des chimères.

Aussi, me détournant des débats confus de notre siècle, pour mon propre usage, et mon plaisir, je reviens inlassablement à ces vieux maîtres qui ont posé les bornes de notre condition. On peut bien voyager dans l'espace, s'installer sur la lune ou sur Mars, sonder les océans, décortiquer les génomes, analyser à l'infini les ressorts du comportement animal ou humain, décrire les évolutions paléolithiques et néolithiques, je vois qu'au bout du compte rien ne change, ou comme on dit, plus ça change plus c'est la même chose. Eadem omnia semper. C'est l'ultime vérité que l'on saisit dans la pratique assidue de la philosophie et dans la lecture des grands textes littéraires.

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