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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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22 mars 2020

LETTRE A HOLDER, poème

 

  Je me permets de t'appeler par ton surnom, Holder,

  Ce beau surnom que te donnaient tes amis,

  Et quand tu traversais la salle, disaient-ils,

  On eût dit Apollon marchant parmi les hommes,

  Beau, grave, pensif et souverain,

  Mais tes amis, un à un, t'ont délaissé,

  Toi tu suivais, sans regarder de droite ou de gauche,

  Ta route d'ombre et de lumière, fidèle

  A ce pressentiment, à cette loi de feu

  Qui consume le futile

  Qui mène, dans l'extrême du péril,

  A ce qui n'eut jamais de lieu.

 

  Plus tard, brisé de trop de violence,

  Dans la chambre haute sur le Neckar

  Reclus tu regardais le mouvement des jours

  Les nuages, l'orage, les éclairs,

  Parfois tu te perdais dans les chemins

  Tu oubliais jusqu'à ton nom,

 

  Je t'appelais jadis  "noble frère du Rhin".

  Toi d'un côté, et moi de l'autre,

  Et j'avais tant à dire, à penser, à rêver,

  Et j'étais déchiré

  Une moitié de moi s'était perdue

  Je ne sais quand, je ne sais où,

  Assis sur les berges du grand fleuve

  Mon esprit s'en allait par de là 

  Bien au-de là de toutes les frontières,

  Je haïssais ce monde divisé, éclaté,

  Je cherchais la plus haute lumière

  

  Le fleuve, de la source à la mer,

  Va, intarissablement,

  Les eaux sans fin s'écoulent, recommencent,

  Toujours les mêmes ni les mêmes,

  Et si nous chantons ce qui passe,

  Et si nous-mêmes nous passons,

  Tout s'efface, rien ne passe.

  

   Va mon âme, si tout passe

   Laisse aller, comme le fleuve va.

  

  

  

  

   

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