TROIS SORTES DE QUESTIONS

Il existe trois catégories de questions :

Celles qui sont de nature à recevoir une réponse

Celles qui ne peuvent avoir de réponse

Celles qui n'ont de questions que l'apparence : fausses questions, faux problèmes, réponses ineptes

Exemples de la première catégorie : quelle est la structure de l'atome ? Quelles sont les causes de la souffrance ? Quels en sont les remèdes ? Ici un savoir est possible, encore qu'il ait aussi des limites. Mais il nous évitera au moins de délirer.

Pour la seconde : le Tout a-t-il un début et une fin ? Est-il éternel ou mortel ? Quelle est la nature réelle de la réalité, indépendamment de nos représentations ? On ne peut répondre en terme de savoir, aussi importe-t-il de poser fermement le non-savoir comme régulation éthique. Mais on peut prendre position, sans garantie, en fonction des conséquences qu'entraîne notre choix. Dire : j'affirmerai (sans preuve) que le Tout est éternel a l'avantage considérable de discréditer toute idéologie de la finalité, de la rédemption et autres farines idéalistes et cryptoreligieuses.

La troisième catégorie comprend toutes les questions issues de la pensée affligée, névrotique et réactive : y a t-il un destin souverain qui règle notre vie ? Suis-je déterminé par des existences antérieures dont j'aurais perdu le souvenir ? Dieu connaît-il mieux que moi-même les secrets de mon coeur ou de mon âme ? L'âme est-elle distincte du corps et vouée aux châtiments éternels ? Etc. C'est l'art masochiste de la mauvaise conscience qui est à l'oeuvre, meulant et torturant à l'infini, sans échappatoire possible. Ne cherchons pas à répondre, refusons les questions, passons outre : légèreté poétique, haussement d'épaules, rire de santé.

Comments

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Pour la première je suis d'accord.



Pour la seconde je ne vois pas l'interêt de discréditer une idéologie juste parce qu'on ne la partage pas. De plus, il existe peut-être des gens qui possèdent un savoir supérieur au notre et qui savent vraiment. Einstein savait beaucoup plus que nous en mathématique donc on peut imaginer la même chose en philosophie ou spiritualité.



Pour la troisième c'est un peu comme la deuxième, je ne vois pas trop en quoi il s'agit d'une pensée névrotique car le problème est que nous somme peut être vraiment déterminé par des vies antérieures sans même le savoir, j'ai entendu parlé de nombreux témoignages sur le sujet.



A mon avis, il convient d'être très prudent et pour celui qui souhaite des réponses - inutiles selon moi car la seule chose vraiment pertinente est la recherche de la fin de la souffrance - est de continuer de chercher.