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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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28 février 2019

De la DIVISION du SUJET

 

Chercher le sujet c'est découvrir la division, sujet fendu, scission du sujet. Entre le conscient et l'inconscient, le vouloir et le désirer, le dire et le dit. Je est-il un autre ? Disons qu'il y a de l'autre dans ce je, voir du multiple, une danse du multiple. Diversité, changement, hétérogénéité.

Ils veulent tous, les fanatiques de l'ordre, nous ramener à l'Un : une Eglise, une communuté, un drapeau, une école. Puis de l'Un ils font l'Unique. Enserrer, enferrer le sujet. Dictature de l'identité. 

Mettre à jour la scission du sujet est une opération douloureuse parce que nous nous voulons un, entier, petit sphairos dans le vaste Sphairos de la nature : c'est là le rêve immémorial de l'humanité, sa persistante insistance. C'est la secrète loi de l'imaginaire,  un moi-cosmos, réversibilité de la partie et du tout.

Une autre tradition nous enseigne l'éparpillement, la dispersion maximale, la fuite à l'infini de toute forme, la fugacité des processus, tourbillons, marées de l'éphémère. Où donc est le début, et où la fin ? Je me vois, de toutes parts traversé, emporté, échappé, ce que je connais, déjà s'est transformé en songe. Toujours trop tôt, toujours trop tard, en vain je m'épuise à saisir la pluie qui court...

Dans la fuite universelle, le sujet, pour se donner quelque consistance, se raconte une histoire, brodant autour de la fiction de son nom une aventure de hasards et de nécessité, relisant son passé à l'aune du présent, tirant de ses succès et de ses déboires de quoi nourir un avenir fantomatique. Et, à de certaines heures, il voit qu'il ne sait rien et s'en lamente. A défaut d'autre chose c'est la fiction qui nous sustente, mais comment faire autrement ?

Et que valent toutes nos leçons de sagesse si elles ne peuvent, par définition, rien établir de certain, de tangible, elles qui n'ont ni fondement ni vérité, sauf à nous conduire, par contraste, au point zéro de la connaissance, dans le dénuement subjectif où s'ouvre devant nous la porte de l'ouvert ? Ne croyons pas ce qu'ils disent, même les meilleurs d'entre eux, mais laissons-nous conduire assez loin, jusqu'au point où s'arrête le langage : "silence foudroyant" où se fait jour tout autre chose, qui excède de toutes parts le langage.

Epochè : suspension du jugement. Quoi que vous disiez ce n'est pas cela. Dites le contraire, ce n'est pas encore cela. Dites les deux ensemble, niez chacun des deux, ce n'est pas cela - Dure école qui pulvérise toute thèse. Puis vient l'aporie, l'impossible à dire, l'impossible de dire. C'est alors que les choses commencent, parce que pour la première fois on peut voir les choses.

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Commentaires
G
Je suis assez d'accord avec ces réserves, car chacun doit trouver par lui-même. Cela dit de beaux exemples peuvent être utiles à condition de ne pas en faire des absolus.
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O
Je crains qu'il n'y ait qu'un chemin, pas plus octuple que quadruple, qui mène à la fin de la souffrance et à "l'extinction", pour vous citer sans intention moqueuse, ami bouddhiste... <br /> <br /> et par ailleurs je ne crois guère au "surnaturel"... Je me demande même à quoi ce mot peut bien renvoyer: <br /> <br /> Des explications, chaque religion en propose, et chacune aussi ses textes et ses enseignements dits "sacrés": comment savoir quelle est la plus fiable? <br /> <br /> Leur nombre même ne suggère-t-il pas qu'aucune d'entre elles ne peut prétendre être LA bonne?... De même d'ailleurs pour les sagesses profanes de divers courants philosophiques.<br /> <br /> Vous parlez aussi de perfection; mais est-il quoi que ce soit dans ce monde ou dans un autre, qui mérite un tel éloge?
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X
Pourtant le Bouddha à parlé du chemin qui mène à la sagesse, à la fin de la souffrance et même à la connaissances surnaturelle et c'est le chemin octuple annoncée dans la 4 ème noble vérité que pratiquement personne ne connait et qui est pourtant l'essence du bouddhisme ! <br /> <br /> <br /> <br /> " O moines, également distant de ces deux extrêmes, le chemin du milieu, parfaitement compris par le Tathâgata, créant l'oeil, créant la connaissance, conduit à l'apaisement, à la connaissance surnaturelle, à l'Eveil complet, à l'Extinction. Et quel est, ô moine, ce chemin du milieu, à l'Extinction ? C'est la sainte Voie octuple ". <br /> <br /> <br /> <br /> Heureusement pour nous, le chemin octuple est parfaitement expliqué dans ce site contrairement à tout ce que j'ai pu lire ailleurs sur internet. C'est peut être d'ailleurs le seul site en français qui l'explique clairement, en détails et en profondeur :<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.centrebouddhisteparis.org/Bouddhisme/Vision_Parfaite/vision_parfaite.html
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O
Ecueils omniprésents des polysémies: si "sagesse" est pris au sens de "vie bonne" ("lol!"), nul besoin de philosophie pour cela; à cet égard, les conseils des stoïciens, les anciens comme les modernes, me laissent de marbre: chacun de nous suivant de toute façon sa pente, inévitablement et au gré des circonstances. Si, en plus de cela, un espoir de connaissance connote le mot, je m'en tiens à l'avertissement de Kant que je crois, à tort ou à raison, toujours d'actualité, physique quantique ou pas. Aussi valable en épistémologie que sa "Morale" est xxxx ( je veux éviter le mot grossier qui me brûle les lèvres).<br /> <br /> <br /> <br /> "Il me semble" que les deux seules certitude auxquelles on puisse parvenir en métaphysique, sont d'une part celle de l'inexistence d'un "Dieu" personnel, esprit pur et transcendant un monde qu'il aurait "créé", <br /> <br /> et de l'autre, celle d'un monde qui existerait "en soi", indépendamment de toute perception, de toute conscience d'un SUJET: caractère aussi saugrenu que les croyances religieuses, de la position dite "réaliste" en philosophie, même sous ses formes actuelles les plus raffinées, subtiles et jargonnesques: chez Claudine Tiercelin par exemple, dont le "ciment des choses" me paraît bien friable...
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