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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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11 décembre 2018

NOTE du 11 décembre 2018

 

Quelque lecteur s'étonnera peut-être que dans la confusion actuelle je puisse tranquillement continuer à étudier Héraclite ou Pyrrhon, comme si rien ne se passait dans le pays et dans le monde. Je me suis donné pour règle de m'abstenir, en dépit de la démangeaison qui me prend à de certains moments, à voir la détresse publique, l'injustice et l'incurie générale. A cela deux raisons : la première est que je n'ai aucune qualité particulière à faire valoir et que mon opinion ne vaut ni plus ni moins que celle du premier venu. J'ai mes opinions particulières, mais elles n'ont pas leur place ici. Ce qui est la seconde raison : je m'intéresse, dans ce blog, au fondamental, tel qu'il est pensé dans les grandes philosophies, et tel surtout que je m'efforce de l'interroger et de le porter pour moi-même, et pour tel autre à l'aventure. Je n'apprécie point que tel intellectuel patenté s'arroge un droit régalien à juger de tout et de tous, au motif qu'il est invité sur les plateaux de télévision. Que sait-il, lui, de la misère des oubliés de la croissance, des paysans ruinés, des isolés, esseulés et pressurisés ? Il serait bien venu à confesser son ignorance, à écouter plutôt qu'à pérorer.

Ce qu'on ne peut savoir il faut le taire.

Le philosophe, tel que je l'entends, est constamment déchiré entre le souci du vrai et l'appel des sirènes, celles de l'actuel et du factuel. Il vit dans le monde, mais ne se contente pas du monde. Par un côté de son être il est décalé, boiteux et chassieux, et comme Thalès dans Platon, à l'occasion tombant dans le puits, les yeux dans les étoiles. Ou comme Anaxarque, se débattant dans un marécage.

Il y a je ne sais quelle grandeur paradoxale à ne pas filer droit. "Il suffit d'un moelle épinièe pour marcher en cadence" (Einstein). Ils vont, ils suivent, ils scandent, ils battent le pavé, ils applaudissent, ils en redemandent, ils sont les gardiens de l'Un, ils font Un, tout uniment. Ainsi va le monde, à son acmé, à sa perte.

Quelques-uns, tout au contraire, non-dupes, errent. Leur père n'est pas le Père Noel.

"S'étant retiré dans le temple d'Artémis, il (Héraclite) jouait aux osselets avec les enfants ; les Ephésiens faisant cercle autour de lui, il leur dit : "Pourquoi vous étonner, coquins ? Est-ce qu'il ne faut pas mieux faire cela que de mener avec vous la vie de la cité ?" (DL,IX,3).

 

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Commentaires
D
Que cherchez vous à comprendre dans les affaires de la cité ? Lutte de pouvoir, frustration sociale, passion humaine. Humains trop humains. Depuis la nuit des temps, c'est toujours la même chanson. Ca brûle, ca tue, ca vocifère, ca casse les vitrines puis ça dort comme un bébé. Le meilleur ami du chien est un os.
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A
En tant que philosophe vos avis et réflexions sur les actualités nous intéressent fortement surtout aujourd'hui .<br /> <br /> <br /> <br /> Sincèrement
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X
Il est sage en effet de ne pas se mêler de la Cité...
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S
D'accord avec vous. <br /> <br /> <br /> <br /> FS
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