La VALSE des LOTS : poème
Connaissez-vous de par le monde un seul quidam
Qui ne se plaigne de son sort ?
L'un se plaint de son père - autoritaire et grippe-sou
Un autre de sa mère "qui ne l'aimait guère"
Qui choyait le puîné
Qui l'a privé de lait valide à sa naissance
Tel est né fatigué
Portant tout le malheur du monde sur ses épaules
Déjà las, déjà gras
Qui grossissant et grassissant exhibe la douleur
D'exister
De respirer
Qui ne supporte pas ce que les autres ont fait de lui
Le lot pourri que de funestes sorcières
Ont déposé sur sa tête de lit
Qui porte un nom qu'il n'a pas choisi
Lequel le condamne à la chienlit
Au mépris, à la calomnie,
Triste héritage de générations entières de mal-lotis.
D'autres ont hérité de tout, santé, beauté et compte en banque
Les voilà qui se plaignent de manquer de manque
Ils n'ont plus rien à faire, plus rien à désirer
Les pauvres ! - pauvres-riches ou riches-pauvres !
Riche ou pauvre, manant ou prince consort
Chacun se plaint du sort
Les dieux qui ont versé les lots
N'ont souci de notre infortune
Quoi que l'on dise on est bien sot
Au hasard de tenir rancune
Prince, sauve-nous des dévots !
Tout un chacun, toute chacune
Qu'ils cueillent la fleur opportune
Qui fait la fortune du pot !