FRERE GUILLAUME : poème
Pour Guillaume A
Amour amer, amer amour
La rose penche sur sa tige
Déjà elle incline au retour
Le soir par les feuilles s'afflige
La nuit dispose ses atours
Echarpe noire à mon corsage
Je suis la nuit des orphelins
Quand la colère me ravage
Je le déchire à pleines mains
Ce sein blafard, ce sein de rage
Et les étoiles dans ma tête
Se mettent à vriller soudain
Frère Guillaume, ô cher poète
Allons vider cruche de vin
Au diable les anachorètes
Qui vivent d'herbe et de rosée
Au bosquet de Mélancolie
Allons mon frère il faut oser
Tordre le cou à la chienlit
Des pisse-triste se gausser
Amour amer, amer amour
Il n'est de plaisir que d'icelles
Qui livrent aux vents leurs atours
Au détour des grises venelles
Amours perdues, pauvres amours