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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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10 décembre 2017

Sur un PONT d' ARAGON (2)

 

Le même homme ne traverse pas le même pont. Le pont semble le même pour ma conscience, lorsqu'à nouveau je vaticine dans les parages d'Alquezar. Mais moi, suis-je bien le même? Je ne puis qu'évoquer, aujourd'hui, et à jamais, le beau nom d'Héraclite, songeant qu'à la fois, je suis et ne suis pas. Supposons un instant que je sois : mais, d'aventure, serais-je encore celui que je fus, hier, penché, pantelant, comme Atlas sous le poids du monde, et aujourd'hui, bras ouverts, mains ouvertes, vers le ciel criant, au sommet du pont, arqué comme l'arc d'Apollon ? 

Les Espagnols ont raison de distinguer ser et estar. Ser c'est la permanence, soy un hombre. Estar c'est le moment, estoy aqui. Ma foi, seul estar a quelque légitimité, si nous ne sommes que passage, et souffle de vent.

J'ai gardé la même image, mais ce n'est pas la même : j'ose espérer que la nouvelle inspire à beaucoup de belles pensées. Ce n'est pas un triomphe qui s'énonce dans cette facture nouvelle, mais une position affirmative, non d'être, mais de consentir au mouvement universel, qui nous traverse, et, dans les meilleurs moments, nous élève au delà de nous mêmes.

 

PS : un grand merci à l'ami cher qui a élaboré cette photographie et le nouveau bandeau de présentation. J'en aurais été bien incapable.

 

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Commentaires
G
.Ce n'est pas l'homme en général qu'il faut surmonter mais le type d'homme correspondant au système de prolifération infinie du capital et de la marchandise - le "dernier homme" de Nietzsche
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D
"Ce qu'il y a de grand dans l'homme c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin." Nietzsche, Zarathoustra
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S
C'est bien, en effet, le pouvoir de l'image que je jugeais surprenant, en m'amusant à vous faire partager, sans prétention, mes élucubrations. <br /> <br /> Bien à vous,
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G
Des réactions surprenantes en effet. C'est bien le problème de l'image, on lui fait dire ce qu'on veut. Mais toute image est un instantané, et il serait risqué de trop en dire. Disons pour faire bref que j' ai voulu marquer un changement de position, lequel s'exprime aussi par le passage de l'hiver (minéral) au printemps (végétal) - comme il en va un peu de mon idiosyncrasie personnelle. De même pour l"'homme" qui, effectivement, est fondu dans la nature, à la manière des peintures chinoises de la belle époque taoïste. Merci à vous.
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A
Photo sympathique, ca change de la carte de l'ermite...<br /> <br /> <br /> <br /> Ser et estar, les 2 existent en fait, nous sommes de passage : notre corps, nos idées, tout ce qui peut être vu finit pas changer, est touché par l'espace et le temps...mais celui qui voit ne change pas. On voit son corps vieillir mais la conscience qui voit et que nous sommes en fait au plus profond de nous, elle, ne vieillit pas. Le corps n'est qu'un véhicule spatio-temporel.
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