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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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25 mars 2015

REVES BLANCS-NOIRS - Poésie 15 (Ouverture, Livre un)

 

REVES BLANCS-NOIRS : POESIE 15

 

 

 

 

OUVERTURE

 

Ma douleur, je la fais mienne, comme l’oiseau                  

Garde avec douceur l’oisillon dans le nid

De l’amour, pressentant dans le fragile

Essor, le vol fier du poème.

 

Car la douleur, au cœur blanc de la solitude,

Quand se déchire le voile d’Isis, arrache

L’âme qui sommeille, et la mène

Aux vallées de la nuit aimante

 

Où la mort et la vie échangent leurs accords.

 

  

 

LIVRE UN : REVES

 

1

 

J’ai rêvé que je n’avais plus d’âge.

Toutes les périodes de ma vie s’étaient évaporées

Emportées dans un tourbillon de sable blanc.

Blanche est ma tempe, blanche ma joue

Le passé est une mare blanche étalée derrière moi

Et le futur n’existe pas.

  

Je ne voudrais rien recommencer

Ni enfance, ni adolescence, ni jeunesse,

L’âge dit mûr est une coupole de suif,

Le présent sans épaisseur

Mais parfois il a un léger goût de groseille

Un peu d’acide fraîcheur, comme ces fruits

Que l’on cueillait jadis dans l’herbe bourdonnante

Une pointe d’anis, rondeur de mirabelle

L’eau de vie de mon grand-père, et l’alambic

Fumant et tressaillant de vapeurs éthyliques

Les guêpes alentour étaient saoules à vomir

J’étais le magnifique enfant tout en œil

Ivre-fou, ivre de tout, léger, mélancolique

Je croyais avoir oublié, mais les images à foison

Bourdonnent comme guêpes à mes oreilles

Faut croire que le présent n’existe

Qu’à jaillir du passé

Deus ex machina, fou du roi

Ironie d’un temps qui n’est pas du temps

Mais vif, allègre comme un arc en ciel

Tantôt visible, et tantôt non

Echarpe d’argent entre les nuages troués

Qui dessine en filigrane la fallacieuse, la captieuse

La séditieuse image

D’une introuvable identité.

 

 

               2

 

Dans un rêve

Je l'ai rencontrée cette nuit

Pour la première fois.

Je n'en peux rien dire, voyez-vous, de Cela,

Tant la parole achoppe sur le proche

Qui hante nos profondeurs.

  

Saignant à vue

Il gît à terre, il geint, gigote

Ténia spasmophile, érectile,

Crachant venin,

Je veux le découper, le morceler, pulvériser,

Mais il rechigne, rampe, se distord,

S'exile,

Je le poursuis de ma rancoeur

De ma haine, mais Il

Soudain s'absente, et je n'écrase

Que l'ombre noire de ma fureur.

 

Je contemple écoeuré le cancrelat maussade et sanguinolent qui inspirait ma rage impuissante. Ce n'est que Cela? Mais qu'est cela, sinon le creux d'une invisible blessure, ou l'envers brûlé d'un invisible marquage?

Entre Il et Elle inventons le tiers neutre!

 

                3   

 

               La BEAUTE

 

 

Elle est ma rose ténébreuse

Tout au fond de mon coeur

Douceur, splendeur, langueur,

Son absence est piqûre

Sa présence est piqûre,

Je voudrais la saisir, la tenir

La charmeuse, la fugueuse

Déjà elle est ailleurs

Dans le fond de mon cœur.

 

                  4

 

Le soir ne tombe pas

Il monte doucement de la terre

Comme vapeur

Il enveloppe dans la douce nuit

Les choses qui se décomposent

Regagnent leur demeure originelle

Dans l'impensable unicité.

 

C'est nous qui déchirons

Des choses qui ne sont que choses

Qui ne demandent rien

Qui sont ce qu'elles sont.

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