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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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2 février 2024

NOTES SUR L"OPERA DE L'AMOUR ET DE LA MORT"

 

 

Cette suite, je rêve parfois de la voir transcrite en musique, instruments baroques, flûte à bec, viole de gambe, viole d'amour, violon et clavecin, pourquoi pas, dans un style qui mêlerait intimement l'archaïque et le plus contemporain. Je ne suis, hélas, pas musicien,  et je dois me contenter de rêver. Au moins cela ne gâche rien et autorise tous les possibles.

Plus sérieusement...Ce long poème est une aventure insolite aux confins du temps et de l'espace, une sorte de voyage dans la préhistoire personnelle, qui est forcément celle des géniteurs, une tentative de mettre des mots sur l'indicible, l'inconcevable de la conception, de la gestation, du tempus in utero, de la naissance et des premiers moments de la vie post partem, comme on dit en langage d'obstétrique. Mettre des mots, mais lesquels, quand on sait que l'enfant parle si tard ; qu'il a déjà vécu, éprouvé, resssenti des milliards d'impressions, dans le ventre maternel, puis dans les premiers mois, sans que ces expériences se structurent dans le langage parlé, mais si vives qu'il en reste forcément quelque chose, enfoui dans les profondeurs d'une mémoire immémoriale. J'ai rêvé qu'en poète il était possible de faire parler celui qui ne parle pas, que dans une sorte de rétroaction langagière et émotionnelle il pourrait délivrer ce message que nul, jamais, n'entendit - mais que j'avais décidé, moi, d'entendre, quitte à me le réciter à moi-même, dans une sorte d'hypnose poétique et lyrique. Après tout, c'est ce que firent les grands Tragiques de la Grèce, avec des héros supposés mûrs et adultes, mais qui par leur psyché témoignaient davantage d'une enfance de l'âme que d'une pleine maturité. Dans la poésie la plus authentique c'est toujours l'enfant qui parle et que l'on entend, l'enfant immortel, celui que rien ni personne ne parvient à redresser ou amender par les artefacts de la culture. 

Groddeck disait que notre seul choix c'est d'opter entre l'enfantin et l'infantile. Le poète choisit l'enfantin, et c'est ainsi que son oeuvre gagne la durée.

Pour ce texte j'avais choisi la forme japonaise du tanka, influencé par un livre fabuleux qui contait l'histoire d'un érudit moderne obsédé par le livre des Dix mille fleurs, ou quelque chose de cet ordre. Je ne parviens plus à me souvenir ni du nom de l'auteur du roman, ni de son titre, mais il est sûr que ce fut une aventure spiriturelle extraordinaire, une des ces rencontres qui vous bouleverse et vous inspire une nouvelle orientation de vie. Disons que mon oeuvre baroque est la trace poétique de ce bouleversement, à un moment crucial où j'étais anxieux de connaître ma provenance et de lui conférer ses lettres de noblesse.

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