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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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5 novembre 2020

ECARTELEMENTS VIII - L'ORIENT DU COEUR - Poésie 15

 

                  L’ORIENT DU CŒUR

 

 

 

Gorge en feu

Ma gorge se serre

Ma gorge c’est la gorge de ma mère

Angoisse, angine, et bleu de méthylène

Sa diphtérie a duré dix mille ans

J’entends un air très ancien, nostalgique et envoûtant,

Malbrouck s’en va en guerre

Ne sait quand reviendra

Malbrouck ne revient  pas.

 

Père, mon père, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Dans ma chambre sous le grenier

Je murmure un air très ancien, à demi oublié :

 

                 « Il était une fois en Ithaque

                 Une reine tant renommée

                 Que les hommes venaient en vrac

                 La courtiser.

                

                 Ils voulaient tous se faire aimer

                 De la lointaine Pénélope

                 Mais quand la chaste les chassait 

                 Ils l’appelaient salope.

 

                 A la fin, lasse de tout

                 « J’épouserai, dit-elle

                 Le plus fort d’entre vous

                 Quand cette robe que je couds

                 Sera cousue de bout en bout  

                 A la saison nouvelle ».     

 

                  De jour elle cousait la robe

                  Et de nuit elle décousait 

                  Elle était fidèle Pénélope  

                  Au bel Ulysse qu’elle aimait.

 

                  Mais Ulysse était mort en guerre

                  La robe ne fut jamais finie

                  « Ah laissez-moi le froid des pierres

                  Ah laissez moi mon agonie ».

  

                  Et sur la morte on étendit

                  La belle robe inachevée

                  Les astres, dans la nuit déchirée 

                  Brillaient de mille pierreries ».

 

Comme une feuille au fil de l’eau

Il file mon amour

Tout neuf, tout beau.

 

Je n’ai rien su

Vu ni reçu

Qui de l’amour ne vienne

Amour de corps et frénésie

Amour de cœur et courtoisie

De lui j’ai tout reçu

Autant qu’il m’en souvienne.

 

Comme une feuille au fil de l’eau

Elle file ma vie

A l’est rien de nouveau.

 

 

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