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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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8 novembre 2020

ECARTELEMENTS V - ANTIDEPRESSEURS - Poésie 15

 

             ANTIDEPRESSEURS

 

 

Frénésie, mots éclairs, mots boutoirs

Diarrhée de jets bruts,

Vociférant

Je harcèle le vide, j’éructe dans la nuit

Je me demande si je suis.

 

Librium, Témestat, Gardenal

Livide en somme, thème à trépas et garde-anal

Dix millions de cachets par jour

De quoi me gardez-vous, pilules amères

De quelle atroce, insupportable

Amère vérité ?

 

En finir avec la dépressivité

Ce mal-vivre, mal dévivre

Vivre de mâle et de femelle

Toujours un double qu’on traîne

L’enfant chassieux, baveux, morveux

L’enfant miraculeux,

La mère-tout-amour, lait de miel

Soucoupe voleuse de nos espoirs,

Et le bon dieu qui regarde du haut des cieux,

Et l’enfant jésus qui garde les moutons

Et le père, le vrai, celui qu’on a, qu’on n’a pas

Celui qu’on voudrait bien avoir,

Et tous les autres aussi,

Cela fait beaucoup d’autres pour un seul homme

Cela fait lourd à porter, le regard de tous les autres

Tous ceux qui sont en nous

Des milliers de regards qui regardent

Qui épient nos pensées

Souriez, vous êtes filmés !

 

Je voudrais être ceci ou cela

PDG, Luther King, Socrate ou président

Pizzaiolo, chanteur, colporteur de vérole

Grenouilleur ou danseur

Je voudrais vivre mille vies

Mais surtout pas celle–ci,

Et surtout pas ce corps-ci, qui fatigue, qui plie

Surtout pas ce corps de lune qui tremble dans le miroir

Ces yeux intermittents

Corps qui pâtit, corps qui jouit

Jamais tout à fait corps, jamais plein, jamais un

Morceaux de corps juxtaposés, glissants déliquescents

Jamais Moi !

Et la vie c’est cela !

 

Petits morceaux

Molécules baladeuses et fumeuses

Un peu de gaz, un peu de sel, un peu de sang

Et cela tourne et fait des bulles

Parfois cela éclate et cela recommence,

Plancher des vaches, et luzerne et colza

Manger, dormir, respirer, ruminer

Et parfois, entre deux champs de bouse,

Rouge sang,

Coquelicot, l’imprévisible amant !

 

Ah j’en ai bien fini

De toute la ménagerie des dieux et des faux dieux,

Passé largué, futur indifférent,

Mais de cœur bien trempé

D’esprit lucide et de main ferme

Vivons l’instant

Sa rage et sa beauté.

 

 

 

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Commentaires
G
Quelque lecteur bienveillant se fait du souci au sujet de ma santé psychique, croyant déceler dans ces textes des symptômes de morbidité rampante. Qu'il se rassure, je vais très bien à tous égards, et pour tout dire, infiniment mieux que par le passé; ces textes sont l'expression d'un passage que j'au dû accomplir pour parvenir au lieu où je suis aujourd'hui, et s'ils sont indéniablement abrupts il faut y voir aussi une bonne dose d'humour ! Il faudrait lire en se ménageant une place en arrière, écouter de la "troisième oreille" !
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