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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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30 octobre 2014

Le ZERO, le NON-UN et le UN : du sujet

 

 

Aujourd'hui je dirais les choses un peu autrement : le moment zéro est une expérience indispensable, moment de suspension, extragravitationnel en quelque sorte : la roue cesse de tourner, le "sujet" flotte en apensanteur, si toutefois il est encore un "sujet" - mais quoi, sujet ou pas, il y a bien quelqu'un pour faite l'expérience, quelqu'un pour vivre, expérimenter, sentir le phénomène, éprouver cette suspension, même si les catégories ordinaires de la subjectivité sont pulvérisées. Aussi ne peut-on penser sans contradiction l'abolition pure et simple du sujet. Je dirai plutôt : le sujet est ce mouvement subtil et indescriptible du zéro au un, et du un au zéro. Le zéro est un point limite, au delà duquel ne règne que le silence définitif de la mort. Aussi ne s'agit-il pas de cela. Nous ne rêvons pas d'une extinction dans l"indéterminé, erreur de ceux qui lisent mal la définition du nirvâna. Ce zéro, en toute logique, est plutôt un non-un, pure structure sans contenu, forme vide, potentialité vierge, "existence sans essence". Mais ce pur pouvoir-être ne saurait se maintenir tel quel, dans la pure vacuité de soi et du monde, déjà, de toutes parts affluent sensations, émotions, images, objets du monde, et le mouvement même qui du sujet va vers le monde : du non-un on retourne au un, dans la présence et l'évidence des choses. Au moins n'y retourerons-nous pas comme si rien ne s'était passé, dans la dénégation, l'oubli, l'occultation de l'expérience : nous sommes changés d'avoir expérimenté  ce retrait, cette suspension universelle, et s'il faut bien vivre dans le monde tel qu'il est, nous, du moins, nous y serons d'une toute autre manière, encore que rien de bien remarquable ne nous différencie, si ce n'est cette certitude intérieure de n'y être qu'à demi, débarrassés des tutelles et des sujétions, libres d'attaches, et d'une manière très peu officielle, très particulière, dégagés, dépréoccupés, agissant sans agir, pensant sans penser, décisivement à l'écart, jusque dans les prises de position, ou de risque, s'il est patent qu'il faut penser, et agir, et que ce serait une erreur, voire une faute, de s'absenter angéliquement, réfugiés dans la "montagne sacrée". Oui, nous y sommes, nous y agissons, nous assumons ce "un" qui nous oblige à être quelqu'"un", mais nous savons que ce un ne fait que dissimuler ce non-un du réel, qu'il faut assumer, ne pas évacuer, et "trahir" aussi pour jouer sa partition imparfaite et contestable dans le monde.

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Commentaires
J
"Partir de rien , avec rien et arriver à rien avec pas grand chose. C'est bien suffisant." (Pierre Dac).
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