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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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3 septembre 2014

ETE INDIEN

 

 

Mon livre "De la Faille et de la vérité", publié dans le blog "Le Chaos philosophe" est pour l'essentiel terminé, dans la mesure où une "terminaison" est possible, alors qu'il reste beaucoup à corriger, et qu'un livre, comme un poème, est un "état de livre", sans cesse amendable et perfectible. Mais la structure de l'ensemble est solide, conforme à mon intention, et, je crois, compréhensible au lecteur bienveillant et attentif.

Tout auteur, consciemment ou non, choisit son lecteur, ne serait-ce que par le style, s'il est vrai que le style c'est l'homme. Dans le style c'est lhomme, plus que l'auteur, qui se révèle, en dépit de soi pourrait-on dire, car le style traduit l'idiosyncrasie, la singularité inaliénable, bien plus que les idées exposées. J'espère, quant à moi, avoir été sincère et véridique aussi loin que l'usage le tolère. Mais on cache toujours quelque chose, encore qu'en le cachant on le révèle par la bande. Mais cela n'intéresse que peu de monde, heureusement.

Me voici allégé d'un grand poids, car ce travail fut rude et éprouvant. Je l'ai entrepris avec bien des réticences, mais une sorte de daïmon impératif me commandait de le faire, et j'eusse été fort lâche de me dérober. J'avais la conviction, peut-être un peu niaise, que ce travail, outre la clarification intérieure, apporterait quelque lumière dans la ténèbre de cette triste époque, où chacun court en tous sens à la recherche de je ne sais quel bien introuvable, où l'idée même de vérité est obscurcie, voir obsolète et inconcevable. J'ai voulu témoigner de la plus ancienne référence de la philosophie, celle des Anciens, pour qui la philosophie est l'amour de la vérité, par quoi la philosophie se démarque de tout autre discours, notammant politique. 

A voir les choses de ce point de vue là, on gagne en sérénité ; on est moins affecté par les rumeurs et les désastres ; on en saisit la source, et, sans rire ni pleurer, on en mesure mieux la facticité. Cela ne nous libère en rien de la difficulté d'exister, mais les choses - les affaires humaines - sous l'angle de la vérité, exhibent en contrepoint l'inanité de nos attachements. Une certaine sérénité, comme une belle soirée d'été indien, nous souspend et nous berce, entre mélancolie incurable et allégresse pensive, à l'orée du monde, au plus prés de l'origine inexpugnable. 

Je sais qu'à la suite de ce travail de parturition je ne suis plus tout à fait le même. Je n'en mesure pas encore les effets. Je ne sais même pas si j'aurai encore le désir d'écrire. A moins que, libéré de toute idée de quête, de savoir et de certitude, je puisse m'ébattre sans vergogne dans les taillis de la fantaisie poétique. A voir. 

Je m'étais juré, la retraite venue, de me jeter corps et âme dans la lecture des classiques et des modernes. Mais avant, il fallait faire place nette. C'est fait. Puissé-je avoir un peu de temps pour cultiver la rose!

 

 

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Commentaires
S
Je pense effectivement qu’après avoir réalisé un tel « travail » on ne peut plus être le même, car l’acte d’écriture comme celui de la lecture véritable ne vous laissent jamais indemne. A propos du « style » dont tu fais mention, j’oserais ajouter ceci. La parole écrite ne désigne pas tel ou tel objet mais la pensée de cet objet qui nous appartient toujours d’ores et déjà en propre. <br /> <br /> Chaque mot couché sur le papier de l’auteur écrivain-philosophe est une passerelle vers le monde qui lui permet d’instituer sa pensée comme style c’est-à-dire comme valeur affective, comme « mimique » existentielle et pieds de nez à toute convention. <br /> <br /> L’opération d’écriture fait vivre notre relation d’expression, mieux d’expressivité idiosyncrasique en faisant vivre NOTRE signification, celle-là même qui se joue entre le monde et moi dans un ORGANISME vivant de mots inspirés par son auteur, humés par le lecteur et ce, avec délectation.
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