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Vraiment il est beau de commérorer, encore faut-il savoir ce que l'on commémore. N'est-il pas singulier qu'on commémore le début de la guerre au lieu d'en célébrer la fin? Voilà une bien étrange confusion des genres! On se plaint, on se lamente sur le désastre, on pleure les millers de morts, et c'est le funeste jour du début, c'est l'entrée dans la curée universelle que l'on commémore! A croire qu'il est bien difficile de renoncer aux prestiges de la pulsion de mort.
Encore un mot. Ne serait-il pas judicieux, lorsque tous les survivants du massacre auront disparu, de remplacer la Fête de l'armistice du 11 novembre par une Fête de l'Europe Unie? Plutôt que de regarder interminablement vers le passé l'Europe affirmerait ainsi sa volonté indéfectible de travailler à son avenir!