Du sentiment d'existence (2)
"D'abord être" - First being - écrit Winnicott. Après vient l'adaptation, la socialisation et le reste. Mais ce qui compte avant tout, et détermine le reste, c'est le sentiment d'existence, cette base d'évidence subjective et intersubjective qui fonde le jeune "être" dans le devenir et la créativité.
"Notre théorie présuppose que vivre créativement témoigne d'une bonne santé et que la soumission constitue, elle, une mauvaise base de l'existence" (Winnicott : Jeu et réalité, p 128). La santé, à la fois physique et psychique, s'exprime naturellement dans la faculté créatrice. Encore ne faut-il pas s'hypnotiser sur les créations artistiques, lesquelles sont plutôt exceptionnelles et ne sauraient passer pour les seules manifestations légitimes. Etre créatif c'est se sentir exister et pouvoir exprimer cette créativité dans le cours ordinaire de la vie : jouer, créer, rêver, se mettre en relation, dire, désirer, aimer.
"Se sentir réel c'est plus qu'exister, c'est trouver un mode d'exister soi-même, pour se relier aux objets en tant que soi-même, et pour avoir un soi où se réfugier afin de se détendre" (p 213).
Voilà quelques éléments essentiels pour établir une base solide, un authentique sentiment d'existence et de réalité.
J'y reviendrai.