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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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19 janvier 2013

Des EFFETS de VERITE : apologue

 

 

Petite scène dans une pharmacie. Je paie la note, ramasse mes médicaments. Affable, je demande à la pharmacienne :

"Comment allez-vous chère Madame?

"Très bien, je vais très bien.

"Et vous savez où vous allez?

"Oh, moi je sais toujours où je vais. Et vous, vous savez où vous allez?

J'hésite un moment, puis je lâche: "Dans la tombe".

Consternation. La pharmacienne reste bouche bée. La petite assistante, à quelques pas de là, qui suivait la conversation, rougit de toute son épiderme. Manifestement, ce qui n'était pour moi qu' une évidence, une platitude philosophique, pour elles était un scandale, un tabou. J'étais un tantinet penaud, et, croyant dissiper toute équivoque, j'ajoutai : " Mais ce n'est pas nécessairement pour tout de suite..." Je vis qu'elles ne m'écoutaient plus.

La pharmacienne se resaisit et me dit :" Vous, Monsieur, je ne vous poserai plus jamais ce genre de questions". 

Je me confondis en amabilités et pris la porte.

 

 

Ce petit incident, fort banal au demeurant, est justiciable d'un apologue à la manière de notre La Fontaine:

 

         "Dites n'importe quoi ça n'a pas d'importance

            Ce sont les lois de la civilité.

                 Dites la vérité

         Vous voilà renégat, escroc, âne bâté

              Vrai gibier de potence ;

         Si l'on vous pend vous l'aurez bien cherché".

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Commentaires
G
Ah! Le mari s'appelle Magno? Voilà qui explique tout. Je porterai un magnolia à la dame.
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S
Oui, et comme tout cela sonne juste : <br /> <br /> <br /> <br /> "Il est est doux, sur la vaste mer<br /> <br /> Alors que les vents agitent les flots<br /> <br /> De regarder, depuis la terre,<br /> <br /> Le grand labeur d’un autre<br /> <br /> Non parce que c’est un plaisir agréable<br /> <br /> Que quelqu’un soit tourmenté<br /> <br /> Mais parce qu’il est doux<br /> <br /> De voir à quels malheurs<br /> <br /> On échappe soi-même...". Lucrèce.
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D
Suave mari magno ?<br /> <br /> J'ignorais que le mari de la pharmacienne était suave et se prénommait "Magno" (avec une majuscule, je vous prie!). JBD aura peut-être sa réponse...
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G
L'humeur pousse comme elle peut sur l'humus de ma fragilité, entre humeur et déshumeur, cherchant à gagner l'euthymie, cette heureuse et improbable accalmie au sein des tourbillons vertigineux : "Suave mari magno..." Vous connaissez heureusement la suite!
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S
Je ne re-porterai pas ma réponse car l’affaire est d’importance. Aussi voilà cher ami ce que je fais au quotidien. Je me dé-porte volontiers vers les courants psychiques ascensionnels, vers les sommets où peuvent se mouvoir et s’émouvoir mon être cosmique ainsi que mes pensées sibyllines, légères. C’est encore ainsi, dois je l’avouer, que j’arrive le mieux à me supporter sans emporter la mise qui au fond importe peu.<br /> <br /> <br /> <br /> Encore merci pour votre bonne et heureuse humeur cher ami.
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