Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
Archives
Visiteurs
Depuis la création 1 056 376
8 janvier 2013

JUNG et la PHILOSOPHIE ALLEMANDE

 

 

 

 

Jung, horrfié par la "psychose" du nazisme, jette un regard retrospectif sur la philosophie allemande et croit y découvrir les symptômes précurseurs de la catastrophe. Il s'en prend violemment à Heidegger, qui, à l'époque se fourvoyait dans une coupable complaisance : " Le verbiage comique, la pauvreté et la banalité indicible de sa philosophie. C'est un névrosé, un fou." Puis, pour faire bonne mesure :" Hegel regorge de présomption et de vanité, Nietzsche ruisselle de sexualité profanée". Bref, la philosophie allemande "n'est au mieux qu'un ramassis de tous les diables inconscients".

Il est vrai qu'il y a lieu de s'interroger sur la responsabilité de certains philosophes qui confondent le subjectif et l'objectif, se laissent emporter par leurs fantaisies privées et perdent toute mesure. Jung veut attirer notre attention sur le fait suivant : faute d'observer et d'analyser nos propres fondements inconscients, notre part refoulée et diabolique, nous risquons d'être totalement emportés par la tourmente. Alors les démons refont surface et emportent l'édifice. Plus profondément c'est toute la culture actuelle, axée sur la maîtrise des choses, la domestication de la nature extérieure, l'exploitation sauvage des ressources et l'arraisonnement universel, qui témoigne d'une sorte de psychose collective. Une forme inédite de barbarie recouvre le monde, d'autant plus grave qu'elle se déguise sous les traits du bien-être apparent. C'est l'intériorité qui est en souffrance, et de négliger de la sorte les motivations fondamentales on court un très grand risque. 

C'est dans le dialogue ininterrompu entre le conscient et l'inconscient que le philosophe trouvera quelques réponses à la détresse de notre temps.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Le philosophe n'échappe nullement à la condition commune et ne jouit pas de dons extralucides. En conséquence il se doit d'être doublement vigilant. Le danger est grand de se croire investi d'une mission exceptionnelle, de jouer au prophète, au gourou ou au maître à penser. <br /> <br /> Il en résulte qu'une ascèse est nécessaire, dont les modalités restent à préciser. Je vais tenter d' y revenir prochainement. <br /> <br /> Penser philosophiquement le monde, comme dit notre amie, suppose de prendre en compte la totalité de l'expérience, y compris les soubassements, parfois déplaisants, de l'existence humaine. Sans quoi on bascule dans l'angélisme, prélude inévitable au satanisme. Qui veut faire l'ange fait la bête. L'idéalisme engendre régulièrement la tyrannie. ll faut penser l'homme tel qu'il est et non comme on voudrait qu'il soit.
Répondre
S
Cher Guy, tu soulèves là une difficulté majeure « du mode propre du philosopher »et a fortiori de celui qui s’engage dans la politique. En effet, pouvons nous nous défaire d’emblée d’une aliénation inconsciente, involontaire, ou dans le cas le plus répréhensible : consciente et volontaire, de cette dimension psychopathologique qui altérerait notre cheminement intellectuel ? Se sait-on toujours malade ? Nous voici pris entre la fragilité de l’homme et la chute ou la faute .Telle est la faiblesse spécifique de l’homme, la ratio de sa faillibilité et de sa misère. <br /> <br /> Le seul moyen pour combattre ou prévenir ce mal, est d’oser aller voir, de creuser le fond de sa névrose, de réfléchir sur la nature de nos actes (sont ici comprises la praxis et la lexis que je mets sur le même plan) à condition d’en avoir conscience et de le vouloir. Le philosophe ne doit pas faire dériver sa philosophie de sa cassure, de ses blessures ou de sa faille, au contraire son dessein est de penser philosophiquement le monde. Le thymos est fragile, ambigu, inconsistant aussi, l’homme « cœur »traduit trop l’instabilité de l’existence et ne peut constituer un socle objectif, une médiation neutre au philosopher, cela sans contredit.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à toi,
Répondre
H
La nécessité de ce dialogue ininterrompu entre le conscient et l’ inconscient rejoint, cher Guy vos propos féconds sur l’ascèse.<br /> <br /> Hyacinthe
Répondre
Newsletter
153 abonnés
Publicité
Derniers commentaires
Publicité