Des GRACES et des MUSES : EURIPIDE
Voici la délicieuse strophe qu’Euripide consacre aux Grâces et aux Muses : « La folie d’Héraklès » v 673 à 684 :
« Je veux, tout au long de mon âge,
Unir les Grâces avec les Muses
Délicieuse alliance.
Je ne saurais vivre sans elles,
Vivre sans leurs couronnes.
Le poète a vieilli mais sa chanson retentira encore.
Pour louer Mnémosyne et les victoires d’Héraklès,
Bromios toujours me donne son vin ;
Voici la cithare aux sept cordes, la flûte de Lybie.
Il n'est pas temps pour moi de renoncer aux Muses,
Qui m’ont admis parmi leurs chœurs. »
Bromios ici nommé est un des innombrables noms de Dionysos. Remarquons qu’Euripide ne dissocie point dans son chant la lyre d‘Apollon (la cithare aux sept cordes) et la flûte dionysiaque. Les deux divinités sont nécessairement associées dans la célébration lyrique. Deux sources de la poésie, et qui n’en font qu’une : le chant des profondeurs chtoniennes et des jeux sublimes de la lumière, terre et ciel, un seul monde.