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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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11 janvier 2012

METEMPSYCOSE et PALINGENESE

 

 

La métempsycose est une absurdité. Comment penser sérieusement une âme substantielle, une et immuable, qui préexisterait à l’incarnation présente et qui se réincarnerait encore. Et pour combien d’existences? Mais je crois inutile de me livrer à une réfutation en règle, qui a été faite par les Epicuriens (Diogène d’Oenanda, Lucrèce), Bouddha, et par tous ceux qui estiment qu’il est impossible de séparer l’âme et le corps.

Toute autre est l’esprit de la palingénèse (littéralement : nouvelle naissance). D’après cette conception il n’est nullement nécessaire de poser une âme substantielle. On se contente de  supposer que le complexe physicopsychique actuel,  la somme des éléments, des forces et des  actes qui composent un individu, la série des évènements qui le traversent, ne disparaissent pas entièrement à la suite du trépas. Bien sûr la mort dissout l’unité, fort relative d’ailleurs, du sujet qui ne saurait survivre en l’état, mais les composants, dispersés dans le grand Tout de la nature, peuvent très bien connaître une sorte de continuation, inimaginable et imprévisible, dans une forme d’existence post mortem. On dira, et c’est exact, que rien ne garantit que ces éléments concourent à former un être humain, puisque la puissance générative a été détruite. Les atomes entrent dans la danse cosmique. Les pensées, si elles se sont déposées dans quelque forme sensible, ou si elles ont pu féconder l’esprit de ceux qui restent, continueront une sorte d’existence immatérielle mais éminemment active. Les idées ne meurent pas, et ce qui a été pensé une fois peut toujours rejaillir sous une forme nouvelle. Epicure est toujours parmi nous.

Ce n’est en rien une consolation. Cela ne confère aucune certitude d’immortalité. Cela définit plutôt un principe éthique : d’une certaine manière, mon existence excède ma durée finie et engage une suite, sur laquelle je n’ai aucune prise mais que j’aurai, fort modestement, initiée.

A partir de quoi il devient urgent de penser la transmission : qu’est ce qui a suffisamment de valeur pour mériter de survivre ?

De là enfin un principe de sélection : élaguer ce qui pèse, ce qui « accroît le désert », cultiver le meilleur.

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Commentaires
G
Cher Claude, ce que tu dis est bien vrai mais il me semble qu'il faut soigneusement distinguer les niveaux d'analyse. Au plan métaphysique il reste peu de choses. Mais comme nous vivons en société nous ne pouvons pas ne pas nous poser la question de la transmission, sur le plan politique, culturel et pédagogique. Ne serait-ce que parce que nous avons des enfants...<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux deux interventions suivantes il est loisible à chacun de se faire une opinion personnelle, cela va sans dire. Mais vous réintroduisez cette coupure entre le corps et l'esprit que je cherche, moi, à dépasser autant qu'il est possible.
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A
Prénom d'un si beau roman.(Ambre)<br /> <br /> Vous décrivez merveilleusement le positif dans la vie de croire en la réincarnation.<br /> <br /> Teilhard de Chardin écrit qu'il pense que les âmes<br /> <br /> pour accéder à Dieu si elles sont impures , ont la possibilité de se réincarner dans d'autres vies pour s'améloirer. Pourtant il est de confession catholique.<br /> <br /> Pour moi je suis toujours en recherche. Les doutes<br /> <br /> viennent des découvertes des sciences.<br /> <br /> Je crois à l'Ame, et aux pouvoirs de l'esprit.
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A
En considérant que le corps et l'âme sont séparés l'existence de la réincarnation est possible et en plus quel beau rêve de se savoir un peu éternel et de vivre plusieurs vies dans des pays différents ,j'aime à y croire et permet de mieux vivre et apprécier ma vie actuelle car je la sais enrichie de toutes mes vies antérieures et me renforce dans mon chemin de vie .A méditer Quelqu'un pense t' il comme moi ?<br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> Ambre
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C
Sachant finalement que nous ne sommes rien à part cet ego qui nous leurre, qui nous illusionne et nous fait croire que nous sommes quelque chose ,pourquoi est-il urgent de « penser la transmission « et de chercher ce qui « mérite de survivre « . ?<br /> <br /> Pourquoi cette intentionnalité alors que de notre vivant il faut se souvenir que nous ne sommes que des ombres mortelles ? Que restera-t-il ? Rien si ce n’est comme vous dîtes les idées émises par écrit ou oralement au cours des aléas de l’existence ,bien peu de choses en somme mais surtout pas d’intentionnalité .Si « ça » reste tant mieux ,sinon tant pis .Peut-être l’outrecuidance de croire que l’on peut laisser non pas une pierre ,ni un caillou ,mais seulement un minuscule grain de sable sur le parvis de la cathédrale….<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous
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J
Cher Guy Karl,<br /> <br /> Je suis bien d'accord avec la réfutation de la métempsychose. Mais je n'ai pas hélas été convaincu par votre approche de la palingénésie. Et, pourtant, je crois que la sortie hors des vies des êtres éphémères de l'univers est impossible, donc que la palingénésie existe de fait. Ce qui subsiste comme pensée naïve, c'est de croire à une continuité de son être particulier (avec quelque chose qui ressemblerait à SON âme).<br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> Jean-Claude
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