VISION de l' ATOME : DEMOCRITE (3)
On peut aussi concevoir la physique d’Epicure comme un cas particulier de la physique de Démocrite, en relevant le fait que si les deux auteurs divergent sur plusieurs points, pour l’essentiel ils développent une intuition fondamentalement une : l’infinité des atomes dans le vide infini, l'éparpillement des mondes, le multiple originaire qui jamais ne fait Un, ne fait Un Etre, un kosmos unifié et signifiant.
Resterait à comprendre pourquoi Epicure, qui connaissait l’enseignement de Démocrite, s’est cru obligé de modifier la théorie de son inspirateur. La raison principale semble être la suivante : le caractère spéculatif de la théorie des ideai atomoi est sans impact sur la vie pratique, indifférente pour la recherche de la sérénité, alors que la théorie corpusculaire, qui donne un fondement rationnel à la perception sensible permet de réduire l’imagination délirante des mythes, en ramenant toute image à sa source matérielle.
Quoi qu’il en soit, c’est la physique, comme étude de la « phusis » qui donne les clés de la libération. « Il n’est pas possible de dissiper la crainte au sujet des choses les plus importantes sans savoir quelle est la nature du tout, mais en vivant dans une incertitude anxieuse de ce que disent les mythes ; de sorte qu’il n’est pas possible, sans la science de la nature, d’avoir des plaisirs purs » Epicure : maxime capitale 12.