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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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23 mai 2011

LOS INDIGNADOS : Espagne, mai 2011

La jeunesse espagnole manifeste : chômage sans précedent, incertitude sur l'avenir, précarisation, paupérisation. Absence de perspective professionnelle, sociale et politique. Qui est responsable de cet état de fait? Le capitalisme sauvage, la course indécente au profit maximal et immédiat. Ce n'est pas exactement une révolution classique, ce n'est pas un autre Mai 68, c'est l'amplification d'une sourde inquiétude, d'une malaise croissant devant la marche du monde. 

Se désigner comme "Les Indignés" est une démarche pleine de sens. Indignation devant les inégalités croissantes, les profits exponentiels d'une minorité, la confiscation oligarchique des biens et des ressources, l'indigence d'une politique serve du capital. 

Ces mouvements sont tous pacifiques, mais résolus. Ils ne font aucune confiance aux partis traditionnels, ni aux gouvernements. Ils ne sont pas récupérables. Ils défient toutes nos représentations ordinaires : ni marxistes,  ni populistes, ni syndicaux, ils ouvrent à une nouvelle conscience de la politique et de la citoyenneté.

Une révolution d'un nouveau genre est en marche, qui gagnera sans doute, un à un, tous les pays développés. Evitons pour l'heure de la cataloguer selon nos schémas de pensée éculés. Quelque chose se passe là, se dit là, qui doit être entendu d'une oreille et d'un coeur nouveaux.

Quant à moi j'y vois l'émergence d'une révolution aussi inévitable que nécessaire, prélude incertain mais indéniable d'une révolution anthropologique globale qui affectera bientôt tous les aspects de l'existence. Ajoutons qu'il est bien significatif que ce soit la jeunesse qui s'enflamme : elle est au premier rang, elle est touchée de front, c'est elle qui supporte au premier chef les ravages du système. D'elle seule peut venir la secousse salutaire. Mais elle nous concerne tous.

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Commentaires
D
Bravo, amis de tous les pays. Nous nous reveillons!
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M
Cher ami, <br /> Ce que suggère Marcel Gauchet est une « forme d’anthropologie de la démocratie » qui recouvre l’apparition d’une subjectivité individuelle fictivement autonome, produit d’une part de la sortie de la religion et d’autre part de ses contradictions, de ses tensions intérieures entre ce qu’elle est et ce qu’elle souhaiterait être. L’individu est, dirons-nous, façonné par les schèmes sociétaux en même temps qu’il y résiste, et qu’il s’indigne. Se dessine alors une étrange altérité soumise non pas à un rapport extérieur, religieux, hiérarchique ou normatif mais à son propre soi. Reste à savoir, au final ce qu’il peut résulter de cette dichotomie interne. Sommes-nous en prise de possession ou de dépossession de notre être ? Le nouveau visage de la personnalité contemporaine sera-t-il de nature autonome ou dépendante ? Indignation et autres révolutions sont l’expression d’un même désir, capable peut-être de créer ou de réhabiliter une légitimité « perdue » du politique et de notre propre mode sociétal.
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J
Enfin… <br /> Le peuple n’est plus une putain<br /> Ni vilaine… ni vilain…<br /> C’est Rimbaud qui te le dit :<br /> Splendide est ta beauté<br /> Après le printemps, l’été<br /> Arabe, berbère ou andalou<br /> Nous rappellent que le peuple c’est nous !<br /> Indignons-nous… Indignons-nous !<br /> Parce que nous avons la clé des chants<br /> Ni étoile, ni croix, ni croissant<br /> Mais un œil éblouissant<br /> Un chemin qui monte et un chemin qui descend<br /> Le réveil le plus retentissant<br /> Ni plus, ni moins qu’une chanson<br /> Au sublime refrain : <br /> Le peuple n’est plus une putain <br /> Il s’apprête à défaire ce que vous avez fait<br /> Et faire ce que vous ne ferez jamais…<br /> La Révolution… <br /> Qui verra fleurir le sang des innocents<br /> Qui payaient la rançon<br /> Sans jamais revoir leurs enfants<br /> Le peuple n’est plus une putain<br /> Il ne tendra plus la main<br /> N’a besoin ni d’or, ni d’argent<br /> Mais de valeur et de chaleur<br /> De Madrid à Paris, de Paris à Madrid,<br /> Il n’y a qu’un pas à franchir<br /> Qu’un acte à accomplir<br /> Qu’un mot à dire : Toma la calle !<br /> Ni marchandises… ni main mise<br /> Mais un sens qui politise.<br /> Et des existences qui fraternisent …<br /> TOMA LA CALLE<br /> <br /> Por fin...<br /> El pueblo ya no es una prostituta<br /> Ni feo ni fea...<br /> Rimbaud él mismo te lo dice:<br /> Espléndida es tu belleza<br /> Después de la primavera, llega el verano<br /> ¡Árabe, berebere o andaluz<br /> Nos recuerdan que el pueblo somos nosotros!<br /> ¡Que nos indignemos! ¡Que nos indignemos! <br /> Porque tenemos la clave de las canciones<br /> Ni estrella, ni cruz, ni luna creciente<br /> Pero un ojo deslumbrante<br /> Un camino que sube y un camino que baja<br /> Un despertar de los más ruidosos<br /> Ni más ni menos que una canción<br /> Con un refrán sublime:<br /> El pueblo ya no es una prostituta<br /> Está a punto de deshacer lo que habéis hecho<br /> Y de hacer lo que nunca habéis hecho...<br /> La Revolución... <br /> Que verá florecer la sangre de los inocentes<br /> Que pagan el rescate<br /> Sin volver a ver a sus hijos<br /> El pueblo ya no es una prostituta<br /> Ya no propondrá su ayuda<br /> No necesita ni oro ni plata<br /> Pero valor y calor<br /> De Madrid a París, de París a Madrid<br /> Solo hay un paso que dar,<br /> Un acto que realizar,<br /> Una palabra que decir: ¡Toma la calle!<br /> Ni los bienes ni la influencia<br /> Pero un sentido que politiza.<br /> Y vidas que fraternizan…<br /> <br /> http://www.lejournaldepersonne.com/2011/05/toma-la-calle/
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G
Le politique ne cesse de nous décevoir, mais c'est d'abord parce qu'il n'écoute pas, ne pense pas, ne se remet jamais en question. Il ne le peut pas parce qu'il a perdu toute autonomie face à l'économique, lequel, à son tour, est aux mains de la minorité financière. C'est pourquoi les solutions politiques ne sont que de surface. J'aimerais bien en savoir un peu plus, chère Marie, sur les positions de Marcel Gauchet, que j'avoue ne pas bien connaître. Tout ce qui peut apporter un peu de lumière sur la révolution anthropologique nous concerne éminemment.
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M
Force est de constater mon cher Guy, que « quelque chose de nouveau se met en route »face à la dé-route ou à la perte du sens du commun, de ce que d’aucuns autrefois nommaient l’essence du politique. C’est dans une nouvelle sphère civile que nous évoluons désormais : brassage indécent de l’intime mêlé à la publication annuelle du palmarès des plus grandes fortunes du monde. Là est bien l’essentiel nous le savons bien : et bienvenue à la génération bling bling ! Perte de repères dans des systèmes de coordonnées où il nous faut tout repenser, si tant est que cela soit encore en notre pouvoir. <br /> Ce que nous osions appeler traditionnellement le meilleur régime ou le moins pire de tous : la démocratie, n’est plus que l’ombre de lui-même. Il nous faut donc envisager une nouvelle forme de citoyenneté, mieux, un nouvel âge de la personnalité qui est le nôtre, fondé par une volonté de ce que Marcel Gauchet nommait à juste titre une anthropologie de l’homme moderne.
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