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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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11 mai 2009

Des QUATRE PRINCIPES de BOUDDHA

Il est de la plus haute importance pour la philosophie et la philothérapie de mettre au centre de la recherche l'énonciation des quatre principes indépassables du Dharma, la Loi Bouddhique.

1) Impermanence de toute réalité, de tout phénomène ou de toute chose en général : ANICCA. Cela est évident pour les phénomènes physiques : tout coule, rien ne demeure. Et pour les phénomènes psychiques, encore plus évidemment fluctuants, mobiles, évanescents.

2) Souffrance, si par là on entend une donnée fondamentale de l'existence selon laquelle tout attachement, parce qu'il est en contradiction avec la loi d'impermanence, crée automatiquement la souffrance de la perte, du manque ou de la déception : DUKKHA.

3) NON-SOI : ANATTA : tout phénomène, toute réalité existante, y compris le moi, n'a pas de substance stable, impermanente, immortelle ou simplement constante. Toute chose est nécessairement reliée à une quantité x de phénomènes qui la conditionnent tout en les conditionnant. C'est ainsi qu'une fleur est inconcevable sans la terre, le ciel, le soleil, la lumière, l'eau, dans une interdépendance  de nature cosmique. De même le Moi est en interrelation avec les parents, amis, protecteurs, ennemis etc. Pas d'existence séparée et auto-suffisante. Tout se tient, tout dépend de tout, tout évolue et se transforme dans une gigantesque coulée universelle, sans point fixe, sans référent externe, sans substance isolable, même par la pensée. La pensée conceptuelle qui croit isoler des "natures" séparées et substantielles est une illusion, et une erreur de méthode.

A partir de DUKKHA, d'ANICCA et de ANATTA nous pouvons pénétrer dans une intuition illuminante du réel, loin des fabrications conceptuelles de notre soif de maîtrise et d'efficacité. En découvrant cette structure évidente du réel, Bouddha, saisi de compassion pour tous les êtres sensibles, proclame les Quatre Vérités Nobles : nature de la souffrance, origine de la souffrance, cessation de la souffrance, chemin qui mène à la cessation de la souffrance, et par là ouvre les portes du NIBBANA.  c'est à dire de l'EXTINCTION.

4) Le NIBBANA, (ordinairement dit "NIRVANA" en langue sanscrite) est la cessation de la souffrance. Cette cessation, pour être possible, nécessite une vision profonde de l'impermanence, de l'interrelation, du Non-soi et de la nature universelle de la souffrance, de manière à créer un décentrement, hors du moi et de la représentation ordinaire, par quoi peut s'installer un non-attachement durable puis définitif (parinibbana).

On ne saurait trop insister sur le fait que NIbbana ne définit en rien un état paradisiaque, divin ou suprahumain. Nibbana est cessation, extinction, abolition et disparition de la Douleur d'exister, de désirer sans fin la satisfaction qui se dérobe, de souhaiter l'impossible. Ainsi compris le Nibbana peut se concevoir et se réaliser dans cette vie même, et non pas seulement dans une vie future. Nibbana est délivrance. C'est à quoi nous devons et pouvons travailler : "Exercez-vous sans reläche" disait Bouddha, mais sans pour autant s'attacher passionnément, ce qui serait sombrer par un autre bout dans la souffrance. L'attitude juste est à la fois ferme et souple. Ajoutons qu'il ne faut rien en attendre de particulier. La chose n'est pas de l'ordre de la pensée mais de l'expérimentation.

Dans une perspective résolument pratique je préconiserais de mettre de côté la question du Nibbana, comme une perspective lointaine, pour revenir constamment à l'expérience de l'impermanence et du Non-Soi. On n' a que trop tendance à ratiociner. Il faut revenir à la sensation, à la perception, à l'écoute des formations mentales et des phènomènes psychiques. Observer sans juger. Analyser quand cela est nécessaire, mais savoir aussi que l'analyse ne peut tout expliquer. Il faut passer par l'épreuve de la déception, en sachant qu'il y a au delà, ou en deçà, une capacité de compréhension intuitive et de joie. Cela suffit pour donner à l'entreprise sa justification.

"As-tu connu l'Eveil?" demande le profane.

"Je ne sais pas" répond le Sage.

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