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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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28 janvier 2009

BILAN CRITIQUE de la question du MOI

Après ces analyses  diverses et un peu désordonnées - mais je n'écris jamais pour exposer un savoir mais en pleine recheche vivante - je voudrais tenter une synthèse d'autant plus nécessaire qu'il faudra bien en venir incessamment à la problématique de l'inconscient.

Sur le plan philosophique j'ai tenté de suivre une ligne culturelle qui, depuis la tragédie antique, par les cheminements de la réflexion des sages, nous met en présence d'une véritable problématique du Moi, à ceci près qu'elle n'est pas formulée comme telle. C'est Montaigne qui donnera à toutes ces intuitions éparses leur statut dans une authentique philosophie du Moi; : "Moi, mIchel de Montaigne.. ."

Le moi fera l'objet d'une critique quasi ininterrompue chez les Classiques (pensons au mot de Pascal "le moi est haïssable"), puis d'une valorisation exaltée et antisociale chez certains romantiques. Le siècle du Moi c'est le XIX. Tout cela nous semble assez dérisoire aujourd'hui.

En fait le Moi est une construction culturelle, entrevue chez les Grecs et les Romains, développée sous d'autres cieux dans le christianisme et amplifiée jusqu'à la boursouflure chez les littéraires. Jai tenté de démonter les rouages essentiels de cette "notation commode", comme ferait un bouddhiste, ou un psychanalyste contemporain. Bilan: le moi existe sans exister. Il n'existe pas comme substance stable et immortelle, ni comme principe de constance valide, ni comme unité structurelle, ni comme force dominante. Pour autant rien n'existe autant que le moi, cette organisation bancale mais indispensable qui donne à beaucoup le sentiment d'existe :  un semblant de structure, des idéaux imaginaires, une régulation discutable mais nécessaire. Le moi est de l'ordre de ces "apparences", de ces "processus ou de ces agrégats", en langage bouddhique, nullement de l'ordre du réel. Mieux encore c'est sans doute le moi qui est le rempart par excellence contre la perception du réel, impossible d'accès en raison de cette puissante imago de soi et des autorités introjectées, dont la fonction principale est de baliser la réalité a priori en la rangeant d'office dans les grilles de la signification toute faite et quasi intangible.

Mais la vraie difficulté est d'ordre pratique; : comment, aujourd'hui, soigner des gens qui pour la plupart souffrent de cette dictature du moi socialisé, soit en intégrant l'image jusqu'à l'étouffement de toute leur personnalité, soit par incapacité de constituer un moi minimal qui leur donne une sécurité de base et un semblant de structuration sociale. Double pathologie, l'une par excès et déformation, l'autre par insuffisance. La première nous offre l'image de ces "vainqueurs" insupportables qui ne vivent que de s'affirmer au détriment d'autrui, écrasant tout sur leur passage, incapables de compassion et d'humanité - idéal détestable qui prévaut de nos jours dans tous les secteurs de la vie siocial eeencouragée par un néolibéralisme sans borne ni morale.. La seconde, de plus en plus fréquente, et comme l'envers de la première, s'afflige d'une incapacité à vouloir, à désirer, à décider, et parfois même à travailler, dans une glissade mortifère vers la dépression, dont on sait de mieux en mieux les ravages incalculables. Sur ces sujets je me permets de renvoyer le lecteur vers mes écrits publiés, dont la liste figure sous la rubrique "Publications" et à mon travail ici longuement exposé sous le titre "Philosophie du Borderline"

Venons en au fait thérapeutique. Pour avoir très longtemps vaticiné en analyse freudienne je suis bien obligé de reconnaître, qu'à part quelques réussites isolées, et d'ailleurs invérifiables, l'analyse freudienne s'éternise dans la recherche impossible de causes introuvables. Et quand même on tiendrait enfin  une cause supposée explicative le résultat est fort décevant : connaître l'origine de ma pathologie ne la guérit pas. J'ai beau analyser et contranalyser le Moi, je n'obtiens que des fragments d'explication qui ne résolvent rien. L'analyse est supposée libérer les forces de l'inconscient. Mais il me semble que c'est le dispositif lui-même ( cette parole qui peut se bloquer ou mentir indéfiniment) qui n'est pas adéquat. Je pense de plus en plus qu'il est vain de chercher à modifier la structure inconsciente du sujet : c'est interminable, incertain et périlleux. De même il vaut mieux ne pas trop toucher au Moi. Surtout ne pas vouloir à tout prix modifier son architecture. La vraie solution,- mais il n'en existe pas d'unique, et sur le marché on trouve une pleiades de thérapies qui ne manquent pas d'efficacité, au moins relative, - ce serait plutôt de libérer les forces positives de l'inconsient. Pour l'avoir eassayée moi-même, la relaxation thérapeutique, et la méthode ericksonnienne conviennent certes à beaucoup de patients et permettent une libération assez rapide de forces enfouies ou momentanément indisponibles. Affaire à suivre.

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