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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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22 mai 2008

FANTASME et MELANCOLIE II

Ce éparpillement fantasmatique correspondrait assez bien à la structure trouée de la mélancolie : manque d'objet interne, d'unité interne, structure labile et flottante traversée sans fin par le jeu des identifications projectives et introjectives, livrée à la dictature incertaine et cruelle d'un autorité archaïque inconnaissable et sans pitié, flottement interminable de l'humeur. Le moi à l'image du fantasme, ou le fantasme à l'image du Moi, ou pseudo-moi, structure sans véritable noyau ni objet stable, condamant le sujet à la ronde infernale des identifications impossibles et des déceptions inévitables?

Question : comment fait-on pour traverser un fantasme inconsistant? Un fantasme qui n'est pas même organisé et structuré en images, flottant, évanescent, labile et sans objet définissable? Sans doute faut-il attendre quasi indéfiniment pour qu'un véritable fantasme puisse se constituer, ébauchant une structure moïque relativement consistante. C'est déjà un peu une victoire comme si le mélancolique rejoignait enfin la cohorte des "névrosés" ordinaires dont l'existence est organisée autour d'une ou de deux idées fixes, lassantes à souhait, mais assurant ce minimum de cohérence et de sens qui rend la vie vivable : réussite sociale, conquêtes amoureuses, victoires sur le prochain, gloire, renommée etc . Toute la gamme des passions ordinaires. Mais les gens qui vivent de ces riens ne s'en plaignent guère et considèrent leur vie inconscienmment répétitive comme parfaitement intéressante. Heureux névrosés!

Quant à notre mélancolique a-t-il quelque chance de salut? Faut-il l'encourger à se constituer ce fameux objet interne qui lui manque, à élaborer un fantasme consistant qui l'orienterait dans l'ornière normopathique, lui, l'amant de la "dérive" sans espoir? Qui en décidera?

Heureusement il se trouve des mélancoliques étrangement créatifs qui entre deux crises d'abattement se livrent corps et âme à leur art et y livrent de ces étranges messages qui traversent les siècles. La beauté et la vérité se paient au prix fort.

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Commentaires
N
oui tout à fait c'est une représentation idéale du courage, pas du tout une connotation guerrière, mais vraiment cette force intérieure qui nous fait affronter tous les dangers et les gouffres.<br /> A bientôt et bonne continuation, Nicolas.
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G
Ce commentaire me touche beaucoup et m'encourage, car il n'est pas si aisé de lutter contre l'apathie interne et le découragement. Il faut des amis - et vous en êtes - pour soutenir un projet philosophique et poétique et je vous tends amicalement la main pour continuer, chacun de son côté, l'oeuvre nécessaire. Petite question : pourquoi cette référence récurrente à des "hoplites" de la pensée? le terme est à la fois un peu archaïque et salutaire. Permanence peut-être de l'image du héros, comme dans Héraclès? Cette image a toute ma sympathie, avec le côté guerrier en moins. C'est plutôt le courage que je salue dans cet archétype nécessaire. A bientôt . Guy
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N
oui cela se paie au prix fort et je le paie volontiers, il en faut des hoplites philosophes et poètes pour garder la cité, il en faut à n'importe quel prix.<br /> quel bel article une fois de plus !<br /> je suis heureux de vous connaître l'ami :)<br /> <br /> voici ma nouvelle naissance AMATERASU : http://nicolasvasse2.canalblog.com/<br /> <br /> votre article est vrai tellement vrai
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