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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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21 mai 2008

FANTASME et MELANCOLIE III

Le résultat le plus probant que nous ayons pu dégager de cette étude, pour le moment, c'est la différence de régime entre fantasme consistant et fantasme inconsistant. Précisons. La vie du pervers, par exemple, est toute organisée autour d'un fantasme central et inconscient qui semble être le déni de la castration maternelle. Dans le fétichisme la chose est particulièrement préganante : le pervers ne s'intéresse vraiment qu'à une catégorie d'objets, par exemple les chaussures de femmes, ou les jarettelles, qui  fonctionne comme cause apparente du désir, et source exclusive de jouissance. L'objet en lui-même est parfaitement insignifiant. Il sert d' "analogon", pour parler comme Sartre, c'est à dire comme semblant objectal qui permet au fantasme de se positionner et de fonctionner. Cette chaussure est le pénis de la mère. Mais le pervers n'en sait rien, et continue interminablment sa ronde de jouissance et de déception, jusqu'à la perfection artistique pourrait-on dire. C'est sans doute le cas le plus explicite de ce que j'appelle ici le fantasme consistant : faire consister le phallus maternel, voilà qui justifie bien une existence et lui donne ce sens à la fois absolu et dérisoire qui est au coeur de toute recherche de sens. Le pervers est un religieux qui s'ignore. Il est la victime consentante d'une forme partiulière du sacré, un officiant infatigable de la mystique du Sacré et de ses rites étranges. Il nous donne une belle image du Samsâra bouddhique : la ronde interminable du désir, de l'illusion et de la méconnaissance.

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