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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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17 mars 2008

Du DESOIN de CROIRE : suite

Pourquoi s'attacher aux moindres détails de textes anciens, remaniés, recopiés, estropiés pour la plupart et "ployables à tous sens "comme dirait Pascal? Y a t-il là de quoi déchiqueter son voisin, sinon que l'envie de le faire existait depuis toujours et qu'elle trouve enfin une justifcation idéologique? Une des racines de la croyance serait donc la haine incommensurables des hommes les uns vis à vis des autres? "Cette insociable sociabilité des hommes " comme dirait Kant? J'irais plus lpoin que lui, et penserais volontiers que la haine est,  avec la peur, passion fondamentale. Pour une mentalité primitive l'étranger c'est l'ennemi, celui qui par son existence même vient relativiser nos certitudes. Donc potentiellemnt un destructeur qu'il faut détruire avant qu'il ne vienne menacer l'ordre établi et figé dans les traditions.

La croyance, dans la haine de l'autre, réunit les hommes du groupe sur la base d'une indentification sociale, facteur de cohésion et de conservatisme. Faut-il en conclure : sans haine, sans ennemi, pas de groupe possible? Hitler avait bien compris le truc.

Les contenus de croyance ne sont pas aussi importants -on en change assez facilement dans certaines circonstances - que la racine psychologique de la croyance. Il y a ce en quoi on croit, et les motifs pour les quels il faudrait croire. Au fond nous sommes tous rongés par le doute, source d'angoisse , et voilà enfin un parano qui se présente en disant : "j'ai trouvé la vérité, je sais pourquoi nous sommes malhaureux, je sais ce qu'il faut faire. D'ailleurs j' ai reçu une révélation supérieure du Très Haut qui m' a chargé de le faire savoir et de convertir les hommes à la vérité ". La croyance ne tient que par la foi en un garant, qui se réfère à son tour au Garant Absolu. Et c'est ainsi que la croyance , qui n'est en somme qu'une opinion parmi d'autres, devient certitude inconditionnelle. Il y a bien quelque part un GRAND AUTRE supposé savoir et qui sait pour moi. Sans lui je retomberais dans l'angoisse de l'incertiutude. le Garant est nécessairement le Sauveur.

Je me revois, enfant, contemplant les plaies du Christ, son visage torturé, sa couronnes de croix sur la tête, les clous plantés dans les mains et les pieds et je me demandais " Est-ce là le Sauveur, lui qui n'a même pas pu se sauver tout seul? Mais que diable pourrait-il pour moi? Dois-je donc traverser les mêmes affres en espérant me libérer pour finir sur une croix romaine, exsudant mon sang, mes humeurs, sans compter tout le reste qu'on ne montre jamais?"

Et c'est au nom de cette croix qu'on a massacré les Indiens, les Amazoniens, les Aztèques, les Juifs, les Mahométans, des millions de personnes de par le monde? Fallait-il que l'oon aît vraiment un étrange sentiment de certitude pour s'autoriser d'aussi abominables conduites, toutes en contradiction flagrante avec l'amour du prochain dont on se réclame! Pauvre prochain, tu es toujours l'objet d'une haine inaxpugnable, d'un mépris sans bornes, d'une condescendance sadique et maligne, d'une volonté de meurtre à l'échelle planétaire!

Pour moi la découverte du nouveau monde , comme on dit, est peut-être le jour le plus néfaste de l'histoire du monde.

Et l'on voudrait que je communie dans la foi au progrès, de la technologie ibératrice, de la science libératrice, des religions en renouveau, des calembredaines néolibérales, des idéologies présentes et à venir? Excusez-moi, mais une telle envie de vomir me ronge les entrailles que je préfère encore le mécréant qui fait la sieste au lieu de prier, le chômeur qui baille plutôt que d'aller à l'usine, et globalement un monde qui serait un peu moins fou de conquêtes et soucieux d'un peu de justice!

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