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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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12 mars 2008

LA FOLIE ORDINAIRE et l'épicurisme

Il faut bien distinguer une folie extra-ordinaire, celle que les psychiatres appellent psychose et qui relève de traitements chimiques soigneusement dosés, pour laquelle Epicure lui même n'avait rien à proposer d'original, de la folie ordinaire, celle qui se manifeste dans les choix aberrants de notre civilisation, dans la culture de masse et l'exacerbation ordinaire des passions par le commerce, la publicité et les autres médias. C'est tout un monde nouveau de (pseudo) jouissance immédiate qui est étalé devant nos yeux et qui entre singulièrement en contradiction au moins apparente avec de nouveaux impératifs de productivité, de valeur-travail et d'interdits supplémentaires. C'est ainsi que les USA détiennent le double record du libéralisme proclamé et de la population carcérale, absolument impressionnnante, surtout si vous êtes né noir dans un ghetto famélique.   ce monde allie curieusement une antimorale du plaisir immédiat, sans condition et sans considération pour autrui avec une pratique sociale de classe, voir de chasse, où l'intérêt financier élimine toute autre valeur. En fait tout  cela n'est pas si contradictoire et fait système à partir du moment où l'on voit que le plaisir est entièrement conditionné et "produit" par la commercialisation. Néolibéralisme autoritaire? Est ce une formule valable? Neolibéralisme autoritaire en voie de globalisation fermée est peut-être plus juste. Finalment les divers systèmes politiques, si différents au départ, finissent par se ressembler à l'arrivée, avec encore de grosses différences de rentabilité pour le moment, mais la ressemblance va peut-être l'emporter, quand les pays émergents auront fait leur percée économique.

Croire que notre société est épicurienne et que nous vivons selon les maximes eudémonistes d'Epicure est évidemment une plaisanterie. Mais c'est le creusement différentiel entre le système en vigueur d'avec Epicure qui n'est pas fait, d'autant qu'un de nos auteurs actuels, fort estimable par ailleurs ne cesse de prôner un "hédonisme épicurien ouvert", ce qui ne fera peur à personne et surtout pas aux marchands d'illusion.

C'est en fait tout le mode de vie qui est bien en cause, donc aussi le sytème capitaliste mondial, les politiques de developpement à courte et moyenne vue, la "morale"ambiante, le fondement des interdist sociaux. C'est cette immense réflexion qu'il faudrait mener, et à laquelle je m'efforce de contribuer dans mes modestes articles de "Philothérapie".

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