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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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20 janvier 2008

L'ESPRIT DU TRAGIQUE (suite2) : philothérapie

Il est bien évident qu'une telle révolution mentale exige de toutes autres images et symboles que ceux qui ont eu cours par le passé. Mais on peut trouver dans la tradition de très beaux textes qui nous permettraient peut-être de ranimer un sentiment originel, qui a bien existé quand nous étions enfants,  avant d'être formés rationnellemnt par la science, par lequel nous pourrions retrouver notre originelle appartenance au vent, aux saisons, à la pluie, à l'air des cimes, à la furie de l'orage et aux délices parfumés du printemps. Il reste en moi quelque chose de cette âme d'enfant, de petit paysan vagabond, fuineur et rêvasseur qui chantait avec le merle, aboyait avec le chien et dormait si volontiers les cheveux mélés aux poils de mon chat! Il y a bien longtemps de cela. J'ai vécu en ville pendant cinquante ans, je me suis cultivé, j'ai oublié mon patois agreste, développé la raison et la connaissance scientifique, j'ai lu des milliers de livres, enseigné, formé des adultes et des adolescents, mais dans mon âme il reste ce petit paysan illettré, cabochard, un peu rebelle, mélancolique et tendre, amouruex des ballades interminables en vélo, coureur et arpenteur des montagnes vosgiennes, immensément heureux d'entendre le vent dans les arbres et les pépiements d'oiseaux. La dernière image de vie, si je meurs conscient, je voudrais que ce soit un beau visage de femme entouré de nuages profonds, de lumière céleste, transfiguré par le chant du rossignol!

Est-il donc impossible de développer en même temps les deux hémisphères du cerveau, le gauche pour les  sciences et la raison, le droit pour la musique, les arts et la poésie? Ne serait-ce pas là une autentique réconciliation de l'homme, et avec soi-même dans son entièreté, et avec l'univers dans sa fulgurante et terrifiante beauté?

Le tragique, cela s'exprime en quelques mots très simples : on peut améliorer un tantinet la condition humaine, on ne peut pas la modifier en profondeur. On peut se servir des réserves de la nature, mais elles ne sont pas inépuisables, on ne peut éviter la mort, on peut réduire les maladies mais non les supprimer complètement, la souffrance est un élément incontournable de la vie . Bref, malgré tous nos progrès nous en sommes exactement à la même sauce que les héros d'Homère et de Sophocle! GK

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