L'ESPRIT DU TRAGIQUE (suite) : philothérapie
Comment pourrions-nous retrouver le sentiment d'appartenance planétaire et cosmique dont j' ai dit qu'il était naturel aux Grecs et aux Bouddhistes? Evidemment deux millénaires se sont écoulés, la science a rompu le lien naturel avec le cosmos, et la religion monothéiste a définitivement coupé l'homme de sa "nature orginelle. En conséquence le divorce est radical, ou du moins semble tel. Mais les choses changent depuis quelque temps. L'appartenance ne peut plus être naturelle, mais elle peut se réaliser de manière nouvelle par une révolution sans précédent de notre conscience planétique, si du moins nous réfléchissons et que nous intégrons dans nos esprits et nos comportements notre situation catastrophique sur cette planète. Ce matin un scientifique déclarait que nous avons au plus cinquante ans pour renverser totalement et intégralement notre rapport à la production, à la consommation, aux déchets, aux proliférations nucléaires, à l'exploitation des ressources, à la gestion des économies, à la démographie mondiale pour éviter le pire ( ce que Hubert Reeves appelle l'effet "vénus" c'est à dire une désertification totale de la planète par excès de chaleur) . Ce qui allait de soi pour notre ancêtre, à savoir qu'il ne faut pas surproduire et ne pas gaspiller, redevient, après deux siècles de gabegie euphorique et démente, une réalité incontournable, mieux une question de survie. De là on peut espérer que si le sentiment de la nature n'est plus et ne peut plus guère aller de soi, il peut se construire assez rapiodement une conscience planétaire, que j'appelle dans mes textes la "PLANETIQUE".