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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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16 janvier 2008

DU FANTASME : philothérapie

Le fantasme occupe une place extrèmement importante dans la vie psychique, et par extension dans la vie tout court. C'était une découverte centrale de Freud. Par la suite, sous l'influence de Lacan, on a cru y trouver le secret ultime de l'inconscient. Pour avoir très sérieusement vécu et expérimenté la chose je me crois autorisé à apporter mes propres lumières (ou lueurs) sur la question. Ma thèse sera que si la mise à jour du fantasme inconscient est un moment absolument crucial de la découverte psychique, elle n'en est pas pour autant décisive sur le plan thérapeutique-  on peut en mourir - ni révélatrice des structures ultimes de la psychè.

Analysons un peu, quitte à redire ce que beaucoup savent déjà. Le fantasme a un versant conscient et un versant inconscient. Le versant conscient est très facile à découvrir et à explorer : il suffit de faire attention aux productions spontanées de notre esprit. On se promène en ville, on regarde sans voir, on rêvasse. On voit passer iun beau jeun ou une belle fille. Et voilà que sans aucune intention particulière on imagine qu'on s'asseoit avec lui ou elle à la terrasse d'un café, qu'il, ou elle, nous parle avec tendresse, qu'il nous prend la main, et pour un peu on se voit dans ses bras, on imagine des dessous affriolants, que sais-je encore. A partir de là chacun fantasme selon ses goûts personnels. Vous êtes partis dans le fantasme, avec moi qui y ici vous y invite en évoquant la scène la plus banale du monde, et la plus quotidienne.

La structure du fantasme est la suivante : une petite scène comparable à un film. Un ou plusieurs personnages ( ce qui donne déjà une indication sur vos préférences ou angoisses personnelles). Une action : embrasser, caresser, prendre la main, frapper, blesser, tuer, enterrer, ou voir frapper, blesser, faire l'amour, tuer par un tiers qiuui assume l'acte, s'exhiber, ou assister à une exhibition, : en somme une ou plusieurs pulsions érotiques ou agressib=ves se donnent libre cours dans une action dont vous pouvez être l'acteur ou le spectateur passif. Avec des retornements : voir-être vu ; exhiber-cacher ; faire-subir ; aimer-être aimé ; pénétrer-être pénétré ; tuer-être tué : enterre-être enterré. On voit que la liste peut s'étendre à l'infini. Ce qui est remarquable dans l'affaire c'est la position du sujet qui fantasme, lequel est tantôt actif, tantôt passif, voire caché, mais toujours psychiquement l'auteur du scénario.

Les fantasmes se ramènent toujours à quelques thèmes récurrents: la sexualité parentale, l'origine des enfants, la différence sexuelle, la castration, la mort et ses suites supposées. Chacun y va de son petit numéro personnel mais la structure est quasi invariable. Et le pire c'est que cet imaginaire fondamental va nourrir indéfiniment vos rêves, votre conduite sexuelle et émotionnelle, vos désirs et vos angoisses, vos choix de vie et le choix de vos partenaires. Et nous n'en savons rien! C'est la répétition tragi-comique qui fait l'essentiel de nos existences.

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