ARTEMIS : mythopoiétique
Les dieux sont toujours là
Derrière les voiles, qui attendent
Mais nous ne voyons rien, n'entendons
Rien, dans la stupeur de la Chose perdue
Alors que le soleil nous inonde sans fard
De sa présence éblouissante.
Ce que les dieux attendent c'est que nous sachions, à défaut de présence, nous élever à eux par le chant rédimant. La distance est infranchissable, mais le désir, de nous à eux, et d'eux à nous, tenace. Le feu du ciel exige patience, inquiète quiétude. Et celui seul qui porte en soi le feu peut s'élever jusqu'au Feu.
Perclus de cuisante solitude, les os transis, peau tuméfiée, il s'est couché dans la boue après avoir déposé le Livre sur l'autel d'Artémis, l'accoucheuse du Temps. Puis, le temps de l' agonir, il a laissé le soleil brûler son corps, étancher sa soif, Héraclite.